Cette nuit, j’ai rêvé que j’invitais Manuel une semaine à me suivre dans mes frasques. C’était difficile, parce qu’on était obligé de communiquer en anglais, mais on était ensemble alors on s’en foutait un peu. Dans ce rêve, Manuel avait perdu son véritable visage. Il me suivait, et moi je suivais Blond. A s’enamourer amicalement. Tiens donc.

Cela fera un an.

Un an que je lui ai dit « je t’aime depuis toujours ». Et sa réponse superflue. (click)
Superfloue.

Cela fera un an.

Un an que j’ai rencontré sa bouche. Lui à moitié saoul, moi à moitié désespérée. Dans cette boite à fêter halloween avec des costumes sombres. On en avait marre chacun de notre côté, alors on a fait l’amour. La première nuit.
Et les suivantes.

A repenser à tout ça, je me dis que rien n’a vraiment changé. Cela fait un an que je suis pseudo en train de tourner la page. Lourde, la page.

Alors aujourd’hui, je remets cette jupe noire, je coiffe ces cheveux difformes de manière à ce qu’ils restent indépendants et vagues, j’enfile ces voiles transparents et ces ballerines cirées et je m’en vais. Joyeuses Funérailles.
C’est ce qu’on va voir au cinéma ce soir. Et puis, dessous ces vêtements tristes, il y aura des bas blancs nacrés et des dentelles claires. Il y aura l’amour caché sous les froufrous. Le rouge à lèvres imprimé sur son cou. Il y aura les mots que l’on se dit pour se rappeler. Revenir là où tout a commencé.

Joyeux un an mon amour.
Fêtons le macabre ensemble.