Ecrit le 20.03.08 à 00h50
J’ai encore en mémoire ses cheveux mouillés sortant de la douche. Je ne les pensais pas si longs et si beaux, si voluptueux ; il les cache toujours sous un chapeau d’habitude. Il n’était pas non plus obligé de rester torse nu. Surtout quand la surprise se fait aussi grande. Les apparences sont trompeuses, on s’était dit ensemble.
Je vais avoir du mal à ne plus y penser, Eden. Tu sais, un peu comme quand on est sorti de ta chambre et que marchant côte à côte dans cette rue tu m’as confiée :
-« Après un moment d’intimité, j’ai toujours du mal à revenir au monde extérieur. »
Et l’impression qu’il n’est pas comme on l’avait quitté. Ou alors est-ce nous qui avons franchi une étape. Eden. Ca faisait longtemps que je n’avais pas autant apprécié observer quelqu’un pendant son sommeil. Tu es plutôt bel homme. Et ta force m’impressionne un peu. Tu n’es pas celui que j’attendais.
Je ne t’attendais pas.
Ni les frissons d’ailleurs. Le bien-être non plus.
J’ai foncé tête baissée parce que je savais mais que ça m’échappait. Le contenu. J’étais sensée savoir quoi ? Ca va être dur de redevenir normale après ça.
On s’est même pas pris nos numéros. Toi tu n’aimes pas les téléphones, et moi j’aime pas téléphoner. Mais alors, comment on va faire ? Et quelle était cette effrayante envie de se revoir dès le lendemain ? Je ne vais pas espionner le terminus du car tous les jours de mon existence. Je…..c’était un coup du sort. Il peut bien en refaire. Mais vite, je suis trop impatiente pour renoncer.
Je veux retourner dans tes bras. Je veux reconstituer cette tension magique, vibrante. Je veux que l’on s’aime juste comme ça, juste l’un contre l’autre. Pour ne pas s’empiéter sur la vie.
Mais trop tard je crois, on a vécu un truc trop magistral pour qu’il puisse s’arrêter du jour au lendemain. Tu me diras, peut-être que le surlendemain, on y pensera plus.
Mais c’est toi qui as commencé, même si j’ai fait le premier pas. Tu t’étais renseigné, tu m’avais observée longtemps, tu m’avais envisagée avant même que je sache ton prénom. Quel tricheur. Et après tu te débrouilles pour que ce soit moi qui m’invite. Tu es doué.
En plein d’autres choses.
Caresse moi comme si tu me dessinais. Comme si tu sculptais mon corps de tes mains. Ca me plait, je me sens vivre sous tes doigts. Même s’il n’y a que l’art dans nos frictions, je crois qu’on a pas besoin de plus ni envie de dépasser les limites. Pour l’instant.
C’est pas comme si on était libres. Il y a d’autres personnes en jeu. On ne peut pas faire sans, même dans un moment de dépassement de soi.
-« C’est vraiment dur de te résister, je lutte énormément. »
Il y a mon cœur qui se ranime à l’entente de ses phrases. Petit à petit il commence à battre comme s’il existait. Comme si ses mains parcourant ma peau réchauffaient mon corps et dérouillaient la machine. Il faut du temps pour retrouver les sensations. Ce n’est pas encore extraordinaire. Mais pour mon état du moment, ça l’est.
C’est….
Pour la première fois depuis un certain temps, je sens un certain espoir. J’ai son image qui m’aide à me lever le matin et à me coucher le soir. J’ai ce souvenir qui ne veut pas se décrocher de mon esprit et qui me fait sourire de temps en temps malgré moi. Même si c’est tout frais et qu’on ne peut pour l’instant rien en dire, ça a bougé en moi. Ca a modifié une seconde la conception lasse et morne de mon train-train quotidien. Grâce à lui, il y a ce truc que j’ai envie de faire pour moi et pas pour les autres. J’ai envie.
J’ai envie d’Eden.
Commentaires :
Re:
La bulle d'eau, c'est un peu ça. Disons qu'à cette période, j'avais l'impression d'être en stand by, ou sur attente téléphonique, ou même cryogénisée enfin en gros j'existais mais j'étais pas là....ou alors j'étais là mais je n'existais pas. Et je crois que c'est en grande partie dû à la perte de désir. Mais ça je l'explique aussi dans ce texte (click !) et les liens que je mets en commentaire à celui-ci.
J'aime qu'on me relise. Et si mes mots font du bruit, encore mieux. Mais s'ils se mettent à faire de la musique....
Haaaaa....
Re:
Je n'ai pas encore lu tous tes textes, car j'ai besoin de relire ce que j'apprécie en général, de façon à mieux savourer, me laisser imprégner, ne rien laisser passer et voir entre les mots parfois. (il faut du temps donc)
Et lorsque les mots font de la musique, alors là je m'évade et je remercie la personne qui les a écrits de me procurer un tel plaisir.
Alors merci à toi :)
et continue de faire vibrer ton coeur au rythme de tes mots (et réciproquement...)
Re:
Moi aussi, j'aime voir entre les mots. Entre les phrases, les regards, la démarche, les gestes, les réactions. J'aime voir au travers des choses ce qu'est une personne. Tout ces fragments de puzzle que je remets en place. Mais je n'arrive jamais à percevoir combien de pièces il faut pour un puzzle entier, ni à en voir la fin. Après tout je préfère.
Et puis merci à toi toi-même.
Re:
Re:
mais je voulais juste te dire que je ne t'oublie pas :)
Re:
Je profite de l'hospitalité de cette page ;) -si sa propriétaire m'y autorise bien sûr-
alors dis-moi, et toi, tu en es où ?
et cela donne quoi cette affaire d'article privé ? ben oui, cela m'intrigue toujours ;)
:)
Re:
La location de l'espace des commentaires s'élèvera au tarif forfaitaire d'un sourire par apparition.
Re:
C'est ok, j'ai fait le nécessaire, désolée du retard :)
Tiens, Dine:
:)
:)
:)
:)
(garde la monnaie hein).
Et s'il y a envie. Alors peut-être bien que c'est un bon signe.
:)
BzOo
Re:
Cette manie là de toujours couper ses phrases au moment crucial.
Re:
Il suffit juste de choisir sa fin, à ce moment là. Et puis, tu sais, j'adore ne pas finir mes phrases à l'écrit. C'est comme lorsque dans un livre ou un film, l'histoire se finit comme ça, sur un geste quotidien. On n'en saura pas plus. il y en a que ça frustre. Moi j'aime pouvoir promener mon imagination! :)
Re:
Mais en ce moment je le lis tellement partout que ça perd un peu de son sens (très vague déjà à la base je l'admets). J'ai l'impression que c'est une mode, genre l'hiver dernier c'était les points de suspension, l'été prochain ce sera les adverbes en fin de phrase.... Je me rends compte que c'est comme si on ne pouvait y échapper, cette influence que l'on a tous l'un sur l'autre. Alors que pourtant, surtout ici, on est sensé paraitre nous uniques sortis d'un même contexte communs. Boah.
On est tous des diamants bruts, bordel.
Re:
Tu me fais regarder dans mes anciens articles pour voir. Mais, je reste assez fidèle à moi même, il me semble! :)
Tu me sors des phrases là, je suis ébahie et bouche bée! (même si ça veut dire la même chose, j'insiste). C'est surtout dans les commentaires que cà se voit. Je trouve. Comme s'il y avait tellement de choses à dire qu'on arrive pas à exprimer qu'il vaut mieux mettre des points et passer à autre chose... (et là, je suis hyper en retard sur la moooooode! Hihi)
Re:
Oui, c'est surtout dans les commentaires. Là où on s'exprime vite, sans prêter réelle attention à notre syntaxe (ou disons, moins d'attention). Du coup, pas mal de tics y passent. Il suffit de penser à ce qu'on a lu dans la journée et hop, zou, wizz. CONTAMINATION!
J'ai du oublier de prendre mon suppositoire ce soir, c'est pour ça.
Re:
on devrait deviner de quelle région tu viens après. Oh!! ce serait drôle. Cà renforcerait aussi les fausses idées... lol Quoique, ça pourrait faire trivial poursuite ou un jeu dans ce genre là...
Wiiiiiiiiiiizzzzzzzzzzzzzz. Cà consisterait en quoi les vaccins jouebbesques?
Re:
Non mais la quarantaine, personne ne survit après! ;)
La photo aurait pu être superbe. Aurait pu mais il ya les PIGEONS!!! ;)
C'était pour étoffer un commentaire qui me semblera trop vide. Ca fait plaisir de lire des mots d'envie. Tes mots en fait. Ca fait plaisir, et ça donne le sourire.
Re:
Pigeons.
Alors ne les critique pas! Ils font toute la photo! S'ils n'avaient pas été là, quelle intéret aurait-on eu à regarder le premier plan, hein? Il faut du moche pour faire du beau.
Merci pour les tiens, de mots. J'aime que tu passes pas là.
adagio
c'est beau ce moment hors du temps que tu as vécu, et qui a modifié au moins l'espace d'une seconde ta vie (et peut-être plus longtemps ? qui sait ?).
"Il y a mon cœur qui se ranime à l’entente de ses phrases. Petit à petit il commence à battre comme s’il existait."
Etrange cette impression qu'avant tu étais à côté de la vie et non en elle, même si je ressens à te lire comme une certaine fragilité : tu sais ? comme une bulle d'eau qui s'élève et sur laquelle on souffle pour qu'elle ne retombe pas.
A relire encore une fois ton texte, l'impression qui me reste est un calme assez doux en fait, comme une mélancolie, un espoir ténu mais réel. La vie qui bouge avec toi.
C'est beau d'entendre le battement d'un coeur par écrit.