Ecrit le 24.06.08 à 00h25

J’ai acheté des chaussures trop petites pour moi. Elles étaient vraiment jolies mais il n’y avait plus ma taille, néanmoins, à voir mes pieds dedans, je m’y sentais bien. Je suis retournée au magasin 5 jours plus tard, pour échanger ma deuxième chaussure droite contre une chaussure gauche. Ca aurait dû me mettre la puce à l’oreille tout de suite.
Elles n’étaient pas faites pour moi.

Aujourd’hui, je persiste à vouloir marcher avec alors qu’elles ne cessent de me blesser. Je marche, je marche, je souffre en me disant, peut-être que la prochaine fois j’aurais moins mal, peut-être qu’elles sont petit à petit en train de se mouler à ma pointure, peut-être que bientôt elles pourront marcher avec moi, et non contre. Et j’y crois encore dans ma douleur.

Comme pour le reste.

Sur le balcon, il fait une douceur agréable. La brise nocturne qui caresse mes joues me transporte sur cet autre balcon (click !) que j’aurais tant voulu retrouver. Je m’y rapproche par projection mentale….et dire que j’aurais pu y être ce soir même. En Italie. Les saveurs me manquent. Les gens aussi, et la lumière si spéciale qui éclaire le là-bas. J’avais tant envie d’y retourner….

J’y étais presque, pourtant.

Tant pis, ce n’est pas grave.
« tant pis ce n’est pas grave », j’ai l’impression de dire ça dans chacun de mes textes.
Ma vie pourrait aujourd’hui se résumer à un « tant pis ce n’est pas grave ». Quelle tristesse mes amis. Mais tant qu’elle ne se finit pas sur ça…. Il y a un espoir.

Ca me ferait rire qu’elle se transforme en un « bien fait pour ta gueule, je t’avais prévenu » mais j’aimerais bien qu’un jour elle puisse ressembler à un « il ne pouvait rien arriver de mieux », de mieux que ça. Ca aussi, j’y crois dans ma douleur.

Tant pis, ce n’est pas gr….j’ai l’impression de radoter.
Je crois que j’avais vraiment besoin de m’évader d’ici. De m’enfuir de toutes ces choses qui me collent trop à la peau. A croire que ce n’est pas mon heure. En ce moment, j’ai du mal à respirer. Je ne sais pas si c’est la chaleur ou si c’est juste moi. Mais j’étouffe. Je tourne en rond, et quand je reviens au point de départ, je revois ces images qui m’ont durcies le cœur.

Alors, quand je ne vais pas bien, je repense à Gemey.
Début juillet, il avait dit. Je me sens lâche. C’est toujours la même rengaine.
A chaque fois, je me mets à pleurer en silence dans ses bras.
C’est pas un bouche trou, bordel. Mais j’y peux rien, c’est ma source. C’est mon sourire ambulant. C’est mon patch antidouleur. C’est le seul qui ne me brise pas en mille morceaux.
Il ne fait que les recoller.

Le pauvre, il n’a pas eu de chance d’être tombé sur moi. Une désespérée de la vie qui l’utilise à des vertus thérapeutiques. Fallait oser.

« Tant pis, ce n’est pas grave ».
Qu’il n’aura qu’à penser.