Ecrit le 19.09.08 à 00h05
J’ai rêvé d’Eden cette nuit. Et de son fameux coup du grand frère compatissant (click !). « Si tu es mon grand frère alors, je peux te prendre dans mes bras ? » -  « Oui. » On a fini allongés sur les marches entre les étages de l’immeuble, serrés l’un contre l’autre.
Je me suis réveillée avec la forte envie de le revoir.

Alors je l’ai appelé, dans la journée. Ce qui est bidon, c’est qu’Eden fait vraiment tout pour que je tombe amoureuse. A m’écouter parler, me donner des conseils, être compatissant et attendrissant à la fois. C’est sur, on voit pas les heures passer. Quand je m’en suis rendue compte, j’ai du écourter la conversation moi-même. Lui, ça ne lui aurait pas traversé l’esprit.
Pourquoi est-il aussi patient ? Si en plus de ça, il ne le faisait pas exprès, je crois que….
Je le vois demain. Voilà.
Le tout sera d’éviter l’envie de réaliser mon rêve de cette nuit.

En ce moment, j’ai les oreilles qui sifflent pour rien.

Alors j’ai osé adresser la parole à Blond sur MSN.
-« Quand est-ce qu’on se revoit ?»
-« Je ne sais pas. »
-« Pas dans un an j’espère. »
-« En même temps je suis à Ales toute l’année. »

Blond a abandonné le concours du CNSM. Il ira en école d’ingénieur.
Et le piano, la musique… ?
J’ai le cœur cassé en douze.
Il ne m’a même pas expliqué ce choix, il a dit qu’il devait pas tarder à partir et que je pouvais lui reparler une autre fois quand j’aurais à nouveau un peu de temps.

Hier, j’écoutais ses chansons en regardant défiler la route. J’avais envie de pleurer. Je connaissais toutes ses parties par cœur, je n’entendais que la guitare qui chantait plus que le chanteur. C’est là que je me suis demandée si c’était normal de se focaliser sur un seul instrument quand on écoute un morceau d’un groupe de 6 musiciens. Si on me demandait de fredonner une de leur chanson, je ne pourrais chanter que la partie guitare. Tout ça me prouve à quel point j’ai pu être insensée durant trois ans. A l’aimer comme ça. Juste comme ça.

Tipiak m’a dit qu’il l’avait engueulée cet été lorsqu’elle s’était mise à se marrer :
-« Arrête de rigoler comme Dine ! Tu viens de faire le même rire qu’elle ! »
Il s’attache encore à des détails.

A moi, il me disait juste :
-« Arrête de rire bêtement. » (click !)
Peut-être qu’il n’avait pas envie d’entendre le ricanement d’une idiote dans une bouche de plus. Mais.

Il ne m’a jamais dit à moi « tu fais comme elles », seulement certaines fois « elles font comme toi ». Et la seule idée de penser qu’il puisse me citer quand je ne suis pas là, ça me retourne. Ca me soulève. Ca me fait me rendre compte à quel point il me manque. A quel point je me floue. A quel point j’essaie de faire comme si ça s’était passé, comme s’il y avait eu une fin alors que la seule fin c’est le néant. La page blanche.
Blond.
Et la musique ?
Et moi ?
Alors tu vas refaire ta vie et oublier ? Tirer un trait sur toutes ces choses qui pouvaient me rapprocher de toi ? J’ai déjà loupé tellement d’épisodes. Je ne te reconnais plus. Et je n’ai de nouvelles de toi qu’à travers les autres. Tu n’es plus qu’une image sans relief.

Oui. Mais tu es l’image de celui que j’aime.
La seule qui me reste.