Je suis un yo-yo humain.
Un coup oui, un coup non.
Un coup l'un, un coup l'autre.
Mais à qui vais-je offrir la dernière rose ? (aaargh c'est à cause de cette finale du bachelor ce soir qui me trotte dans la tête, malheur !!!)

Je dois être une fille super chanceuse après tout. Car même dans ma merde, il y a toujours quelqu'un pour me tendre la main. Combien de personnes doivent encore s'en sortir, seules? Je ne suis pas de celles là, je connais des gens sur qui je peux compter, et puis....je me laisse guider....par le destin, qui fait toujours bien les choses. Si on écoute attentivement la voix que l'on a au plus profond de soi, on ne peut pas se perdre. On est toujours soutenu....par quelque chose de plus haut, plus puissant.....indéfinissable. Un être de confiance.
Houla...je m'égare du sujet (ah parce que Dine, tu veux nous faire croire qu'il y avait un sujet à cet article à la base ?)(Mouahaha laisse moi rire!)(oui bon ta gueule)

Donc.....où j'en étais?
Oui, le dernier de mes textes parlait de Maro...de mon inaptitude à l'oublier, etc....comble de ma connerie, le lendemain, je retourne sur le site officiel de son groupe de zik, ils ont fait plein de nouvelles MAJ, avec notamment des news songs en écoute, une vidéo live d'un ancien concert et l'ajout de photos.......bavantes.
Non en fait sur les photos il est ridicule.
Mais ça m'excite (encore une des bizarreries de la vie).
Avec sa blouse d'infirmier ou d'écolier de la vieille époque, son short jaune fluo et ses collants de danse nacrés multicolore des temps modernes dépassés de mode (la question qu'on se pose c'est : ont-ils déjà été à la mode un jour?) bah ça le fait PAS graaave....
…mais il avait vachement d'allure malgré tout. Tiens, ça me fait penser à une fois il y a quelques mois. J'étais avec un pote à l'arrêt de bus, exceptionnellement on rentrait ensemble parce qu'il devait me rendre mes 25 tomes de GTO, un grand type coincé du cul. Alors moi évidemment, j'avais envie de lui foutre la honte devant tout le monde, je me mets à chanter avec une voix de castafiore travelo, en faisant les jolies (enfin jolies....façon de parler) mimiques et chorégraphies qui vont avec  :

Toi, tu m'a quitté comme on prend le métro
Moi, je me suis soudain senti le cœur gros
Quoi, qu'avais-je fait pour mériter cela
N'avais-je pas rempli mon contrat
Auprès de toi,
Moi, moi...

Dis, te souviens-tu quand on faisait l'amour
Nue, tu redoutais la lumière du jour
Vu, que tu avais quelques poils sous les bras
Tu voulais me cacher tout cela,
T'avais du style, Cécile

Maintenant tout a changé,
L'appartement paraît si grand, si vide,
Je n'y vais presque plus d'ailleurs,
Je dors à l'hôtel, ça coûte un peu plus cher
Mais au mois je m'y sens calme et inconnu,
J'essaie de tout recommencer à zéro
Mais j'ai du mal, ton souvenir me hante
Et me tente encore, il faut...
Il faut que je trouve une pizzeria pour ce soir,
J'ai envie d'une pizza, seul sans toi,
Aux anchois avec un verre de verre italien,
Du Valpolicello ou du Valpolicella,
Je ne sais plus, je ne sais pas...

Toi, tu m'a quitté comme on prend le métro
Moi, je me suis soudain senti le cœur gros
Quoi, qu'avais-je fait pour mériter cela
N'avais-je pas rempli mon contrat
Auprès de toi,
Moi, moi...

C'est trop dur, je nous imagine
Sur une plage à Bahia,
Tu enlèves le haut, je retire le bas,
Nos corps roulent sur le sable,
Le soleil couchant, les goélands,
Tout concourt à faire de ce tableau
Un chef-d'œuvre, notre chef-d'œuvre...
Ce n'est pas un rêve Cécile tu sais,
C'est la réalité, oui si nous le voulons,
Nous le pouvons,
Là où est la volonté est le chemin
When there is a will, there is a way,
There is a way, a way...

Toi, tu m'a quitté comme on prend le métro
Moi, je me suis soudain senti le cœur gros
Quoi, qu'avais-je fait pour mériter cela
Me suis-je montré si malhabile ?
C’est pas facile
D’avoir du style
Cécile

Vous comprenez maintenant pourquoi mon pote avait très fortement envie de se cacher très loin, quelque part dans le silence et l'obscurité.

Mais soudain ! mes gestes se figèrent, mes sons s'assourdirent, mon pote crut à un miracle, ou à sa délivrance. Etonné, il ne put s'empêcher de me demander :
-"Qu'est ce qu'il t'arrive tout d'un coup?"

Et à moi de m'écrier :
-"J'ai vu l'homme de ma vie."
Lui bien sûr :
-"Hein? Où ça, où ça?"

Mais je l'avais simplement aperçu pendant quelques secondes, grand, élancé, dans sa veste beige et son pantalon de ville, les cheveux dans le vent, le pas léger......il était classe, même de loin, même quand il ne me voyait pas, il était Maro. Je le guette traverser la rue qui mène à son appartement et là je défaille :

-"Il faut que j'y aille. Tout de suite. Il faut que j'aille le retrouver..."

Le gars qui m'accompagne capte que dalle, et en deux deux me voilà engagée seule, à ce qui sera ma propre perte.


Enfin, tout ça pour dire que Maro a la classe en toutes circonstances. Pfiiouuu et donc j'étais sur le site de son groupe de zik(revenons-en à nos moutons), puis là je matte ses dates de concert et POF, dans ma ville, le 30 avril, c'est à dire dans un peu plus d'une semaine, Maro sur la scène et moi dans la salle. Maro regardé par des centaines de gens, et moi qui le regarde parmi cette foule de gens, anonymes. Comme si on retournait au point de départ. Comme si je n'avais jamais existé.

Je ne l'ai encore jamais vu sur scène. Ca va me faire un choc. L'occasion de prendre conscience du fossé qui nous sépare.

Et donc j'étais avec ma super pote du net Kramelmou sur MSN et je lui filais toutes les photos que j'avais de Maro en m'exclamant des : Ouah, regarde comme il est beau, comme il est classe, comme il porte bien le collant, comme il est ci, comme il est ça, comme il est tout ce que je ne suis pas...
....et je me montais le chou toute seule, à persister à visualiser son visage que je ne pourrai plus toucher...à remuer le couteau dans la plaie, encore...à me remémorer le coup de fil de Rooky, vaseux, incertain, entre l'humour et la vérité, moi ne sachant plus quoi penser....
Puis le remontage de bretelles de Kramelmou "t'abuuuuses, la question ne se pose même pas" s'insurgeait-elle.
Et moi toujours, non fixée pour autant.
Mes peurs et mes angoisses, la crainte de retrouver le lendemain un Rooky distant, qui me fasse la bise, qui me parle, le regard ailleurs, fuyant notre histoire.

La nuit passe, je rêve de mon Ex (il manquait plus que lui, vraiment!), je suis perdue, déboussolée. Rooky sort du taff à 16h30, il en a pour maximum une demi-heure de trajet, je l'attends, le pied trépignant, les yeux rivés sur mon écran d'ordi, histoire de penser à autre chose. 17h, je commence à stresser.
17h30, je commence à trouver le temps long.
18h, je commence à penser qu'il ne viendra  pas.
Déjà au téléphone la veille, il me paraissait mal à l'aise, comme s'il voulait m'annoncer quelque chose de sérieux, comme s'il voulait revenir sur sa décision : en fait nous deux, c'était une mauvaise idée.
Arf, non. Entendre ça pour moi, maintenant, et c'est la noyade. Il ne faut pas, j'ai peur. J'ai peur de tout perdre. Il faut que je me retienne à quelque chose....Rooky, s'il te plait, tend moi encore une fois la main....
Arf mais non, c'est stupide Dine, il a dû oublier qu'il devait venir te voir, comme la dernière fois. Son dernier train le menant chez lui part à 18h10....j'ai peut-être encore une chance…

18h30. Avis définitif. Mes chances se sont envolées loin de moi, c'est fini. C'est pas grave. Rooky n'est pas si différent des autres, après tout. C'est moi qui me suis encore faite des films, toute seule.

On sonne. Je n'ai même plus le maigre espoir qu'il apparaisse dans l'embrasure de la porte. Ca doit être le voisin, il a perdu ses clefs et a la flemme de refaire le double, du coup il nous fait chier à nous. En plus le loquet de la porte principale est cassé, faut descendre 3 étages pour aller ouvrir soi-même.
Saleté de voisins.
Je dévale les marches à carreaux rouges. Ouvre dans un grand fracas. Je m'arrête net.

Rooky me saute au cou, me couvrant de bisous tendres.
Et là j'ai un flash. L'image de ce rêve aérien, ces plumes m'enveloppant, m'emportant avec elles dans leur danse. Ce rêve, cette nuit même séparant ma rupture symbolique avec Maro et le coup de fil de Rooky. Je viens de comprendre les signes.

Rooky, c'était toi. C'étaient toi mes ailes. Celles qui me permettront enfin d'atteindre les cieux, ce bleu limpide auquel j'aspirais tant...