Ecrit le 19.06.09 à 01h50
J’avais ces larmes dans ce bus. J’ai raccroché le téléphone et évidemment ça a coulé. J’en avais parlé toute la soirée avec un gars de cette manière absurde d’être triste à en crever quand je ne peux pas l’avoir. Et ça se répète. Je rentre chez moi il est une heure du matin et je fais des sales grimaces aux lampadaires parce que c’est pas grave si ce sont eux qui me voient pleurer. Je l’aime trop. Je l’aime trop. Ca m’inonde de tristesse désappointée. J’ai besoin qu’on me console. A chaque fois que Blues refuse de me voir, j’ai l’impression d’avoir foiré. Raté un concours super important et décisif pour ma vie. Que c’est dramatique. Qu’il va me falloir plusieurs jours et des millions d’épaules chaleureuses pour m’en remettre. Et puis ensuite je me trouve pitoyable. Je me dis que s’il me voit dans cet état, je le perdrai. Que je suis un boulet pour lui.
Alors j’en parle à personne.
Parfois j’appelle des gens pour leur demander des nouvelles. Et ils me déballent leur vie en entier, pendant des heures. Et ça me fait du bien. Parce que ce sont des heures à ne pas penser à ma vie à moi, à lui, mes angoisses, mon problème.
Mon problème c’est que j’ai besoin de personne pour la pourrir toute seule, cette histoire.
Je vois toutes ces choses que je fais mal, je suis spectatrice de mes propres erreurs, en temps réel j’échoue dans les diverses situations et c’est comme si j’assistais à l’extérieur de mon corps à mon échec, sans même pouvoir me débattre. Ni crier objection.
Objection !
C’est trop tard. Tout ce que je peux faire, c’est mieux la prochaine fois. Alors comme toujours, je me prépare à sourire. A avoir la voix suave et le poil soyeux quand on se rencontrera à nouveau. Il ne saura pas que je pleure quand il n’est pas là. A chaque fois. Il ne saura pas parce que ça le rendrait triste et responsable. Mais dans le fond je crève à petit feu. Je me trouve des sens, des compagnons de jeu un peu partout pour passer le temps et le laisser respirer. Je m’invente un emploi du temps fantaisiste, je m’occupe de mille façons pour me prouver que je sais exister par mes propres moyens sans l’aide de quiconque. La réalité est que je l’aime trop. Que je me suis soustraite. Que mes envies elles n’arrivent que pour palier au fait que je veux sa présence. Que mes jours ils sont inutiles si y’a pas son nom à placer quelque part, si y’a pas son regard et ses mots qui le font vivre un peu dans mon histoire. Je l’aime trop. Je ne me contrôle plus. Je me sens bouleversée, abandonnée, chavirer. Je me sens excentrique. Je ne me reconnais pas. Je veux surtout pas la foirer celle là. Je sais pas si j’en aurai d’autres des chances. La chance d’être auprès d’un type aussi incroyable. Il me fait un cadeau, je sais pas le prendre. Je l’aime trop.
Mais pas suffisamment pour être heureuse quand il est avec d’autres. Pas assez pour le laisser tranquille quand je le sens pas bien mais qu’il a besoin d’être seul. Pas assez non plus pour respecter ses envies et les placer au dessus des miennes. Je l’aime, mais pas au point de sourire quoi qu’il se passe, détachée, libérée de mes inquiétudes à propos d’un nous. Pas au point de lui donner ce qu’il mérite de recevoir.
En fait, j’ai honte de cet amour égoïste que je lui porte.
Commentaires :
Re:
Re:
Sinon je ne vois pas le problème. Car c'est un réflexe général que lorsqu'on aime, on a raison. Ou alors il faut situer cet amour dans un tout autre contexte : celui que Dieu attesterait.
Re:
Et oui, j'ai ce besoin primordial d'être en accord avec ma conscience et mon moi intérieur, et bien sur que cela comporte un aspect spirituel. Ensuite, le problème avec l'amour égoïste est qu'il renferme une incohérence assez malsaine. Quand on aime quelqu'un, notre premier désir n'est-il pas de le rendre heureux, ou encore plus basiquement, de ne pas le rendre malheureux? Mais l'amour égoïste, ça n'a aucun geste tourné vers l'autre, ça n'a que des conditions qui enchaînent l'autre à nous. Pour que nous mêmes soyons satisfaits, on est pret à rendre triste l'être aimé ou ignorer ses sentiments. Et après on parle d'amour!
Pour moi c'est un paradoxe. Certes très humains.
Re:
L'amour avec un grand A ce n'est pas l'amour eros, ce n'est pas l'amour filia, c'est l'amour divin agape !
Tout un programme !
Re:
Je ne connaissais pas ces termes.
-eros, philia, agapè-
Mais oui, l'amour avec un grand A, c'est ce que je recherche.
Même si je fais souvent des erreurs.
:)
Re:
Tu sais Dine, chaque chose en son temps !
Je n'ai plus le temps là, il faut que je rentre chez moi... Mais dès la semaine prochaine, je te donnerai quelques réferences (en plus de celles que tu as trouvées) si cela t'intéresse sur le sujet portant un grand A.
En attendant, j'espère que ton piano se porte bien...
Bon week-end !
Re:
Marchi Mawi.
Au fait, pour répondre à ton texto nocturne d'il y a un certain temps (j'avais commencé à écrire un sms un peu long mais j'ai jamais terminé, et puis maintenant je t'enverrais ça tu te demanderais de quoi ça parle) non, c'est pas ton Catboy, c'est l'autre qui nous avait accompagné à la soirée, le blond avec des lunettes de frimeur. Tout ça pour dire que ton texto il m'avait touché, tu disais plein de choses gentilles, et puis c'est pas comme si y'avait plein de gens qui m'écrivaient ce genre de choses alors....merci.
Bisous toué!
Re:
haha oui je m'en doutais bien... (je te l'ai déjà écrit dans le sms non?)
c'est une sorte d'osmose, je voulais dire.
bisous toué aussi!
Re:
Oui, en fait je comprends rien lol. "c'est une sorte d'osmose, je voulais dire. " tu le dis dans quel contexte?
Désolée d'être totalement à l'ouest... :(
Re:
oui c'est ça!
l'osmose (les gens qui influent les uns sur les autres et du coup tout le monde s'aime énormément, à peu près) c'est ce que je voulais te dire dans le sms je crois; mais du coup ça irait mieux sur l'article qui convenait! t'es pas à l'ouest c'est moi qui explique mal. désolée!
Re:
Si c'est pas indiscret, comment tu as pu te douter que c'était lui?
Haaaa maintenant je comprends!
Ca me fait penser chais pas pourquoi à cet phrase écrite là :
"C’est tout l’amour que Blues a pu me donner et qui parfois déborde sur les autres."
^^!
Re:
boah, fastoche avec les pseudos que tu donnes!
et aussi, jsais pas, on sent quand 2 gens sont proches-proches (rien de mal à ça au contraire)
voilà, la phrase résume exactement ce que je n'arrive pas à exprimer clairement. les gens débordent ou influent les uns sur sur les autres (c'est ça que j'appelle osmose) et plus d'une fois ça m'est arrivé de ne plus savoir qui j'aimais exactement, celui-là en particulier ou son meilleur pote qui est exactement comme lui, ou, si on élargit, un pays, une façon de ressentir les choses...vaste sujet sur lequel je n'ai pas les mots, mais tu sembles les avoir, et tout ça me parle.
Re:
J'aime ta dernière phrase (qui au passage sur mon écran fait 5 lignes) et comment elle est formulée, les exemples que tu prends.
C'est marrant que tu dises que tu as senti qu'on était proche-proche, parce qu'on m'avait justement déjà dit qu'on sentait pas du tout qu'entre lui et moi il y avait un lien particulier. Comme quoi.
Et puis oui, pour le pseudo, c'était facile. J'ai honte de pas avoir trouvé mieux.
Si tu tapes l'adresse ci-dessous, tu arriveras directement sur la page d'infos du livre intitulé : "Les quatre amours", de Lewis C.S., Editions Raphaël.
C'est à la librairie 7ici, 48 rue de Lille, 75007 Paris. (Les gens qui y travaillent sont très sympathiques).
http://www.librairie-7ici.com/detail.php?article=3043
Très bonne semaine !
Re:
Bon, pas de chances, je sais que c'est paradoxal vu que j'adore écrire, mais la lecture c'est pas trop trop mon truc....
En tout cas merci Alberto, j'aprécie le geste!
Bonne semaine à toi.
alberto
Oui, l'amour fou peut prendre des proportions certes égoïstes et devenir quelque peu un amour possessif ! Mais je ne crois pas qu'il y ait une école pour l'amour. Tout cela se vit, et encore heureuse celle qui la vit ! Le seul problème avec l'amour fou (ou l'amour vrai) est moins qu'on en souffre, mais qu'on le vit peut-être une seule fois – je ne sais pas vraiment, j'espère me tromper, j'ai juste l'impression qu'après, on n'aime pas moins, on aime autrement.