La honte il est déjà février. Et je n’ai toujours pas écrit ce que je m’étais promis d’énoncer. Oh, rien d’important en soi. Quand je repense à tout ce qui a pu se passer l’année dernière et tout ce qui ne s’est pas passé ça me fout le cafard peut-être. Ce doit être la saison. Il y a un an je rencontrais Blues et transpirais mes premiers émois. Vivre d’amour et d’eau fraiche et courir à poil dans les champs de fleurs avec cupidon qui a troqué le carquois pour la harpe-lyre à 16 cordes afin de nous interpréter son plus beau fond sonore (ouf, respire !). Virevolter dans les pétales de rose et sentir le bonbon ça va cinq minutes, enfin non, ça peut même aller 365 jours sans qu’on se rende compte à quel point on a laissé en plan tous nos fabuleux projets d’avenir, nos rêves à construire, la chronologie des efforts, tout ça. L’avenir pendant un an ça a ressemblé à moi sur le matelas, moi sous la couette en hiver, sur le drap en été, moi sur le côté appuyée contre l’édredon, etc.
A des moments y’a bien eu des foirages dans mes cycles d’inertie intense. J’appelle ça des voyages. Finalement, avec tous ces non-faits et fuites en avant si je devais résumer mon année je la simplifierai à mes escapades. Oui voilà.
Ca a commencé par la neige. Depuis le collège que je n’en avais plus palpé. Je ne vais pas vous mentir, c’était à cause d’un garçon. Rom, mon danseur manouche. Une rencontre sur Grenoble qui m’avait imprégnée au point de penser à lui encore 4 mois après. 4 mois pour un seul soir c’est pas très proportionnel je trouve. On était parti sans vraiment se dire au revoir, un peu à la sauvette, parce que c’était rien au fond cette histoire. Puis par un concours de hasards forcés (parce que j’aime les hasards forcés) il avait récupéré mon adresse mail un mois plus tard, s’en était suivi une correspondance douce, vu qu’on avait les mots pour ami commun. Je l’ai rejoint à Grenoble le surlendemain du jour de l’an 2009 avec ma meilleure amie Poubelle (là et là) et on a fait de la luge. On a fait les connes aussi, on avait de quoi se le permettre, inconnues pour un soir au milieu de la ville. Qui pouvait nous reconnaître ?
Cette nuit là j’ai fait mes aveux à Rom et lui m’a fait ses adieux. Sympa. J’ai même pas pleuré. Après tout si on rassemble les instants j’ai du le côtoyer quoi, quatre jours de ma vie ? M’a fait mal au cœur quand même celui là. Mais du bien aux oreilles. J’ai toujours sa playlist qui m’accompagne dans les moments mélancoliques et de temps en temps les souvenirs qui émergent de mes tympans. Le premier homme à avoir teinté la musique de sa présence comme ça.
M’enfin c’est allé très vite. J’avais déjà Blues dans mes paupières depuis un moment. Rom c’était juste un arrêt sur images, pour boucler la boucle. Avec Blues, la sauce est montée d’une traite, très haut et très intense. Tiens, ça me fait des palpitations rien que d’en parler. Le seul moyen qu’on avait de stopper notre course c’était d’appuyer sur le bouton arrêt de l’ascenseur. Alors là oui, dans le noir on savait plus où on était. Parfois on s’endormait sans s’en rendre compte. Vous savez, quand au réveil on réalise qu’on a dormi comme ça calée à l’arrache entre ses bras. J’ai aimé découvrir les pulsations. Finalement, j’ai aussi aimé que ça commence mal ou plutôt, maladroitement. Les mensonges, les trahisons et les zestes de folie on a su expérimenter avant même de s’embrasser correctement. C’est lorsqu’il m’a traîné jusqu’en Egypte rendre visite à son frère ( là et là lou li là lou ) que j’ai compris à quel point il me tenait à cœur. A quel point il était bon pour moi. Je me rappelle encore de ces instants où je pleurais cachée sous les draps de savoir que j’étais amoureuse. Comme ça me frappait. J’étais reconnaissante qu’un être comme Blues puisse exister et je ne me sentais pas méritante que ce soit auprès de moi. Là bas dans les dunes de Siwa c’était un des plus beaux moments de ma vie. Et l’impression d’être libre, à en rire, chanter et hurler, tous seuls roulants dans le noir et les montagnes pour nous éclairer, c’était aller vers l’inconnu dans la nuit sans plan sans itinéraire et entrer dans le désert la peur et l’excitation au ventre. Perdre les clés dans le sable à 3 heures du matin. Voir l’horizon très loin de cette bâtisse carrée, le soleil levant se refléter sur l’oasis. Rose, le soleil. Rose comme jamais je n’avais vu avant.
...à suivre...
Commentaires :
Re:
Oui tu as raison, c'est ça. On ne fout plus rien, rien qu'être deux, mais rien d'autre que ça. On est. Mais de la manière la plus larvique qui soit! XD
Mes lunettes s'appellent Blues. Désolée, c'est un modèle unique. ;)
Je te souhaite de te trouver le tien.
Kisses and Good night sweet heart.
Ah, mais tu dors déjà.
LiliLou
Tu vois tout en rose, ça à l'air beau dans tes mots.
J'veux les mêmes lunettes. =)
Bises