Ecrit le 02.04.10 à 23h40
A la suite de ça et ça.
Bof. J'ai plus faim de toute façon. Mon jean est devenu flasque, c'est parce que je m'évapore. Rah là là. Je dois faire peur aux gens, c'est sûrement pour ça qu'ils n'osent pas m'adresser la parole. Sentir cette aura dépressive et oppressante, je deviens agressive de bonheur quand ça roule pas rond chez moi et mes yeux doivent crier "surtout n'aborde pas le sujet" avec violence entre deux blagues. Mais en fait, j'voudrais qu'on pulvérise mes boucliers pour me sauter dans les bras, je pourrais enfin larguer toutes ces larmes acides qui me rongent l'intérieur.
Je n'ai toujours pas réussi à évoquer la moitié de ce qui a pu se passer en dix infimes jours. Un texto d'Ice qui dit que je lui manque. Je ne saurai qu'après que je n'étais pas censée le recevoir, il l'avait écrit dans la nuit et le lendemain matin l'a envoyé au lever, sûrement une fausse manip pour éteindre le réveil. Peu importe si se sont des foutaises. Il me dit ça alors que moi je lui ai répondu sans erreur aucune. Il me le dit lorsque je le serre dans mes bras avant qu'il ne s'en aille pour une semaine ailleurs, que je lui avoue que ça va être long, il me le dit avec son regard de "à qui la faute" comme si quoi que je fasse la faute ce serait moi. Comme si la décision à prendre avait changé mon ressenti en un claquement de doigts, que la rencontre finalement elle n'était que factice, les âmes, comédiennes. De toutes manières ces derniers temps chaque jour est une épreuve, chaque jour un nouveau boss avec de nouveaux pouvoirs, Ice c'était peut-être le boss de départ à tout ça mais moi je suis restée bloquée avec mon syndrome de Stockholm à la con, je peux pas mettre erase sur les sensations et sur ce qui s'est passé. A la question "mais franchement qu'est ce que tu lui trouves?" absolument récurrente, je réponds juste qu'on s'est trouvé. Voilà.
J'ai pas choisi, ah ça non. Il a un corps difforme, un air macho et arrogant, un rire atroce, des dents dégueulasses, un côté moi-je simplement insupportable, d'ailleurs, il n'arrête pas de causer, est persuadé qu'il a raison parce que monsieur sait tout sur tout, sait tout sur moi à ne rien en démordre, borné à s'en mordre les dents, planté sur son expérience de trentenaire mais ne fréquentant que des jeunes sur qui il peut avoir une autorité de patron, monsieur le président, monsieur le si je fais des remarques sur toutes les gonzesses bien tanquées que j'aimerais me baiser à ta place c'est pour te taquiner, ha là là qu'est ce que tu peux partir au quart de tour! Héhéhéhé grumf grumf (reniflage porcin). BEUURK! Le pire c'est que je suis sûre qu'à la minute où j'écris ça il le sait et va me faire la morale ou un nouveau pamphlet sur ce que j'ai à améliorer dans mon être parce que ayons toujours cela à l'esprit, la faute c'est moi.
Répugnant mais je n'ai pas choisi. C'est cela qui m'agace. On s'est rentré dedans très fort, le choc était si violent qu'au début ça n'a pas fait mal. On sentait rien, on était presque euphoriques alors que c'était déjà la bataille pour rester en vie une seconde de plus. Au final, comme il est aujourd'hui, lui et tous ses défauts, ce n'est absolument rien à côté de la joie d'avoir retrouvé une âme sœur. Je pensais à ça dans le bus aujourd'hui. La beauté, c'est désuet, dépassé, hors normes, hors sujet comparé à ce qui est en train de se connecter à moi. Cela n'enlève en rien le désir. Le désir il est dans les yeux. C'est pour ça que je lui demande sans arrêt d'allumer la lumière, voir l’étincelle. Les frissons qui parcourent le centre de la pupille, de l'intérieur vers l'extérieur, c'est une sensation si incroyable, extatique qu'elle m'en procure des éclats de rire. Je me rappelle le second soir il n'était pas capable de soutenir le regard quelques secondes, c'était juste physique, les yeux se fermaient il ne pouvait rien faire contre ça. Ca le rendait fou. Il m'a dit que c'était moi qui lui interdisais de me regarder, c'était pour ça. Parce que n'oublions jamais le théorème, la faute ce sera toujours moi.
C'est ce qu'il s'évertue à m'expliquer des heures. Que pour moi il est prêt à tous les efforts, à me consacrer sa vie sans problème parce que nous deux c'est pas fort, c'est juste autre chose, indescriptible, il fait des rêves de nous plus vieux avec des gamins à la table et son frère décédé assis à ses côtés qui se tourne vers lui et qui lui sourit. Les morts ne mentent jamais il faut le savoir. Mais il y a ce moi qu'il n'est ni capable d'accepter, ni apte à affronter à l'heure d'aujourd'hui. Celui là même contre qui les fautes se rabattent toutes unes à unes. Ce moi à qui il ne donne jamais la parole, parce qu'il a peur, qu'il ne veut pas entendre. A ne cesser de répéter "ce n'est pas toi". Ca, ce n'est pas toi, je ne veux pas avoir à dealer avec. Alors non, non, non, non, des non et des non en boucle, jusqu'à me faire sortir de mes gongs en silence, sans un mot, puisque je n'ai pas le droit de les prononcer, les coups de poing dans le ventre, la tête lourde, les vertiges, le cœur qui s'affole des deux côtés, à se rendre fous, des malades mentaux du bizarre, des portes ouvertes sur tous les mirages, et vas-y que je m'accroche à mes illusions sans en remettre en cause aucune. Oui. C'est ma faute. L'erreur est évidemment de croire qu'elle ne vient que de moi. Même si c'est un moi que tu rejettes. Tu penses pouvoir me prendre à moitié et le reste, le reste c'est pas grave parce que ça ne fait pas partie véritablement de mon être, c'est ça? Ca ne fonctionne pas de cette façon. Ca ne se résoudra jamais dans le conflit ce genre de perturbations, vu que c'est de ça dont elles se nourrissent. Mais si tu refuses de m'écouter précisément sur ce point c'est qu'il y a une raison. C'est que l'on n’est pas prêt.
C'est juste que je me demande si souffrir autant dès les premières fois c'est fait pour cicatriser ensuite. Si l'amour douloureux que l'on se porte pourra un jour se transformer en quelque chose que l'on souhaite tous les deux simples. On a plein d'idéaux en commun, un chemin de vie similaire dans ses ingrédients de base, la même vision de l'univers et ce qu'on a à y faire, le fondamental, le fondamental bordel il est là alors se déchirer à ce point sur des incompréhensions mutuelles, c'est de l'incohérence en barre. C'est un énorme attachement, pas de l'amour. Même si en une semaine on a jamais vécu aussi fort que lorsque l'on se tenait la main. Même si tes sentiments se propageaient à l'intérieur de mes paumes, ta chaleur si palpable, la bulle, oui, tout autour de nous, la force de voir plus loin, plus détaillé, tu m'as donné de ton pouvoir j'ai décuplé le tien. Le problème lorsqu'il est question de pouvoir est qui prend le dessus, qui manipule l'autre, c'est se méfier ne pas s'ouvrir en entier avant de savoir à qui on a réellement à faire alors qu'être l'un à l'autre c'est simplement se donner. Avoir confiance.
C'est pour toutes ces choses là que je t'ai dit non.
Malgré mes sentiments qui vont vers toi.
Après tout, la faute....
Commentaires :
Re:
Et cette phrase, "suis ton bonheur" tu peux pas savoir à quel point elle fait echo à ma vie d'aujourd'hui, elle me parle. Toi aussi suis ton bonheur, c'est important. Même si on veut pas le voir, on sait tous plus ou moins où il est.
J'ai hate de te voir! Préviens moi pour tes dates.
Bisousoux. ;)
j'en connais un comme ça aussi...
plein de pensées
aphone
"A la question "mais franchement qu'est ce que tu lui trouves?" absolument récurrente, je réponds juste qu'on s'est trouvé. Voilà. "
On s'est trouvé. J'adore ses mots.
J't'embrasse Dine, suis ton bonheur !