Et le cours de l'instant s'est remis à tourner
--> A un moment donné
Ecrit le 14.04.10 à 14h55
A un moment donné au milieu de la soirée, ça devenait chiant à en mourir, rester assise autour d’une table des discussions de mecs et rien à boire à part de l’alcool le vide des débats la fumée qui engourdit l’esprit la gorge qui se dessèche, j’ai eu envie de sortir sur le balcon m’aérer les méninges c’est là que Gourou m’a suivie. On est monté sur le muret du haut du cinquième étage, le gouffre en dessous de nous était d’un noir profond, mais les étoiles ensoleillées. En face et autour de nous des fenêtres d’immeubles, très peu allumées, il était tard. Une acoustique digne d’un amphithéâtre de colisée, et puis on a commencé à chanter là un air de Petit Papa Noël à la Le Lion est mort ce soir. Jazzy et loufoque. C’était, une sensation tellement libératrice. Depuis un moment maintenant que j’avais besoin d’être seule au monde dans la musique, avec quelqu’un. Il n’y a que Gourou qui me permet de parvenir à un tel résultat dans l’entente improvisée du musical. Gourou et Blues. C’est pour ça que s’il y avait eu un percussionniste, ça n’aurait été que lui. En équilibre sur le muret on a ensuite fait parler nos corps en résonnance, chaque partie vibrait de manière autonome, les sons étaient clairs et riches, le rythme effréné et mouvant. Il suffisait de fermer les yeux, on était ailleurs très loin dans le ressenti et les harmoniques naturelles que personne ne pouvait plus pénétrer ce balcon, il s’était détaché du reste, inaccessible. Hors du temps.
C’est cela dont on parlait quelques minutes plus tôt. Savoir saisir le cours du temps, intraduisible pour les théories fumantes du cerveau, il n’y a pas de temps il n’y a que le présent, il y a une pulsation mais jamais de tempo uniforme, proportionnel peut-être sans être tangible, inflexible. Depuis environ deux mois et demi tout s’accélère. Les gens se font bousculer à n’y rien comprendre. Plus personne n’y comprend rien de toute façon, seule subsiste l’impression du « faut y aller là, maintenant ».
De retour dans le salon enfumé Maro avait pris mon stylo « la gym c’est chouette » pour griffonner des têtes sur son carnet de croquis. Oui. Maro est le colocataire à Ice et à Cream. Si le monde n’est pas petit, que peut-il être ? Vraiment bizarre ne serait-ce que le fait de sa présence. Il a fallu que l’on me dise « non mais tu sais Maro c’est quelqu’un de très timide » pour que je me rende compte qu’ils avaient finalement raison. En dehors de toute confrontation amoureuse, Maro a peur, est frêle. Fragile. Croit qu’on ne l’aime pas. Vraiment, vraiment très bizarre. Il parle très peu. Craint qu’on le prenne mal. J’aurais du mal à dire que c’est la même personne, celle qui paralysait complètement mon cœur et mon esprit il y a cinq ans plus tôt.
A un moment donné lorsque l’on échangeait quelques phrases piquantes il m’a dit « mais tu sais je blague ». Il y a eu d’autres gens qui ont enchaîné les vannes du coup j’ai mis un peu de temps à me retourner pour lui répondre « je le sais très bien, que tu blagues ». C’est là qu’il m’a fait ce regard indescriptible dans son sens ou son intention, ça m’a complètement rappelé ce rêve du réveillon, c’était de cette essence là je crois. J’ai eu l’impression qu’il me disait quelque chose comme « je suis content que tu me comprennes, aujourd’hui ». Et le cours de l’instant s’est remis à tourner.
A un moment donné au milieu de la soirée, ça devenait chiant à en mourir, rester assise autour d’une table des discussions de mecs et rien à boire à part de l’alcool le vide des débats la fumée qui engourdit l’esprit la gorge qui se dessèche, j’ai eu envie de sortir sur le balcon m’aérer les méninges c’est là que Gourou m’a suivie. On est monté sur le muret du haut du cinquième étage, le gouffre en dessous de nous était d’un noir profond, mais les étoiles ensoleillées. En face et autour de nous des fenêtres d’immeubles, très peu allumées, il était tard. Une acoustique digne d’un amphithéâtre de colisée, et puis on a commencé à chanter là un air de Petit Papa Noël à
C’est cela dont on parlait quelques minutes plus tôt. Savoir saisir le cours du temps, intraduisible pour les théories fumantes du cerveau, il n’y a pas de temps il n’y a que le présent, il y a une pulsation mais jamais de tempo uniforme, proportionnel peut-être sans être tangible, inflexible. Depuis environ deux mois et demi tout s’accélère. Les gens se font bousculer à n’y rien comprendre. Plus personne n’y comprend rien de toute façon, seule subsiste l’impression du « faut y aller là, maintenant ».
De retour dans le salon enfumé Maro avait pris mon stylo « la gym c’est chouette » pour griffonner des têtes sur son carnet de croquis. Oui. Maro est le colocataire à Ice et à Cream. Si le monde n’est pas petit, que peut-il être ? Vraiment bizarre ne serait-ce que le fait de sa présence. Il a fallu que l’on me dise « non mais tu sais Maro c’est quelqu’un de très timide » pour que je me rende compte qu’ils avaient finalement raison. En dehors de toute confrontation amoureuse, Maro a peur, est frêle. Fragile. Croit qu’on ne l’aime pas. Vraiment, vraiment très bizarre. Il parle très peu. Craint qu’on le prenne mal. J’aurais du mal à dire que c’est la même personne, celle qui paralysait complètement mon cœur et mon esprit il y a cinq ans plus tôt.
A un moment donné lorsque l’on échangeait quelques phrases piquantes il m’a dit « mais tu sais je blague ». Il y a eu d’autres gens qui ont enchaîné les vannes du coup j’ai mis un peu de temps à me retourner pour lui répondre « je le sais très bien, que tu blagues ». C’est là qu’il m’a fait ce regard indescriptible dans son sens ou son intention, ça m’a complètement rappelé ce rêve du réveillon, c’était de cette essence là je crois. J’ai eu l’impression qu’il me disait quelque chose comme « je suis content que tu me comprennes, aujourd’hui ». Et le cours de l’instant s’est remis à tourner.
Commentaires :
Re:
Ouais, Maro, t'as bien lu!
On en est à la cinquième saison du coup le destin sort les vieux remakes pour relancer l'audimat!
C'est un peu l'impression que ça me donne....
Enfin bon.
Ca fait toujours plaisir de le croiser par là.
On en est à la cinquième saison du coup le destin sort les vieux remakes pour relancer l'audimat!
C'est un peu l'impression que ça me donne....
Enfin bon.
Ca fait toujours plaisir de le croiser par là.
ninoutita
J'aime ces instants courts de pure liberté...