Ecrit le 16.05.10 à 11h10
Depuis quelques jours, j'ai une furieuse envie de rentrer par effraction dans la chambre de Cream récupérer ce calepin que j'ai coincé entre son ours en peluche et sa souris d'ordinateur... La crainte la première est que.....je ne me rappelle plus très bien ce que j'y ai écrit. Et qu'en plus ça fait deux semaines quoi. Y'a deux semaines j'étais dans un état assez pathétique, surtout, surtout ce soir là à vrai dire, j'ai tout inscrit pour ne pas crever au sens littéral du terme, gonflée à bloc de toutes ces brulures qui tourbillonnaient en moi ne sachant pas comment sortir il fallait que ce soit vers quelqu'un. Alors j'ai fait ce machin idiot. Oui c'est idiot, maintenant que j'y repense, c'est très idiot tout le monde peut tomber dessus et puis lui, il n'était pas là il ne sait rien de l'histoire il va juste lire les mots d'une fille déprimée qu'il connait à peine ne pas comprendre le contexte et s'en foutre pas mal, se demander ce que ça fout là dans ses affaires et qu'est-ce que je m'imaginais au juste, en plus à la fin comme il restait des pages je lui ai dit qu'il serait mon journal intime l'espace des pages qu'il reste, c'est N'IMPORTE QUOI! Mon Dieu j'ai honte. Je me déclare officiellement atteinte de folie. Je veux me cacher. Le pire c'est que je fais tous le temps ce genre de trucs honteux à la con. C'est que dans le fond je dois aimer ça, je crois.

Jusque là je me faisais pas trop de mauvais sang. Sauf que Cream et Ice reviennent ce soir ou demain de leur périple et que...

...Aaargh il faut que je récupère ces saletés de feuilles! Comment je fais? Commando suicide! Je débarque direct quand ils arrivent, je les attends devant la porte de chez eux, haha, oh! quelle coïncidence je passais dans le coin j'ai pris un bus et deux métros par le plus grand des hasards mes pas m'ont mené devant le pallier du numéro 75 entre les magasins de moto et les voitures qui carburent à 100 à l'heure dans la rue j'ai eu envie de me balader pour prendre un peu l'air ultra pollué cette odeur d'essence je kiffe ça me rappelle mon enfance et là, faut trouver un souvenir crédible de quand j'avais douze ans et que mon hobby c'était de respirer les pots d'échappements. Ca se trouve. Oui, ça se trouve. Surtout que ma connerie je peux en parler à personne qui le connaisse vraiment. A Ice? Quoi, t'as fait une lettre à Cream, salope ! A Poubelle? Quoi, t'as fait une lettre à Cream, traitresse ! Ou salope, selon son humeur du moment.

Rrrooh, c'est pas vraiment une lettre. Je lui dis tu mais bon je ne parle pas d'un nous. Et puis bon, c'est presque mon ami, bordel! Presque. Dans ses écrits qu'il me fait lire il dit qu'il les fait parler. Là c'est moi, c'est moi qui lui fait cracher les morceaux et j'adore ça qu'il se confie à moi qu'il me fasse confiance alors bon je sais bien que je ne suis pas sa dulcinée sinon il ne parlerait pas autant mais alors ça veut dire que je suis presque son amie. C'est là qu'intervient le presque. Si si j'insiste.

Enfin, je n'ose pas en parler, ni à Ice ni à Poubelle, c'est tellement débile comme action. Qu'est-ce que je fais? Il faut que je récupère ce bloc-notes. Les risques que ça foutte la pagaille sont bien plus importants que celui d'arranger quoi que ce soit. Quelle conne non sérieux. Pourquoi je fais ça. Fondamentalement, pourquoi.

...

J'ai envie de le connaitre. Secrètement je recherche encore un Eden. Cette relation évoluée dans la réflexion et les mots. Et Cream a les mots absolument magnifiques, exacts dans mes envies, pointus, touchants, malicieux, emplis d'amour et de rêves. Je voudrais pouvoir faire le même rêve que lui, si seulement il me laissait y participer. J'aurais envie de discuter pendant des heures jusqu'à tard dans la nuit, ça me manque si vous saviez ce que ça me manque. Comme avec Eden je tente l'absurde pour le rencontrer. Rencontrer son cerveau. Franchement. S'il n'était pas si beau, ça poserait beaucoup moins de problèmes d'éthique.

Je dois filer. Souhaitez moi bonne chance.