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Tant pis pour la tendresse
--> Ca ne me satisfera pas
Ecrit le 25.10.10 à 01h50
C’est Armageddon dans la ville. Des plastiques qui se prennent dans les bourrasques, un dégueuli d’ordures à moitié brulées sur le béton, faisant barrage aux voitures. Un peu comme mon cœur. A l’intérieur c’est le Bronx, la grève de la raison.

Bulle était à cette décrémaillère où Tihaï m’avait trainée de force. Il attendait avec sa copine devant la porte d’entrée que les gens daignent baisser le son et entendre la sonnette pour nous ouvrir. Ils étaient une dizaine comme ça, à poireauter devant l’immeuble. Et quand nous nous sommes rapprochés de l’entrée, Bulle et sa copine se sont éloignés du groupe et ont commencé à marcher dans le sens opposé, Tihaï criait « Bulle, Bulle! » avec insistance, mais ils continuaient leur route, jusqu’à ce que Tihaï crie trop fort pour ne pas être entendu.
- « Bah alors, vous n’allez pas à la soirée? »
- « C’est qu’on vous a vu arriver de loin, on a pensé qu’on pourrait vous esquiver en partant rapidement mais apparemment c’est raté. »
On a fait tous ensemble des hahahas pour prouver qu’on avait un minimum de sens de l’humour mais dans la hâte on l’avait bien senti, le fond de vérité.

En fait ils allaient juste acheter des boissons pour pas arriver les mains vides. Mais bon. De toute manière au début ce n’était pas très grave. Il y avait beaucoup de monde et de la musique à faire alors je n’étais pas si obnubilée par sa personne. Et puis il ne me regardait pas, sans pour autant réellement m’éviter. Non non, il jouait vraiment bien l’attitude neutre. Ca marchait du tonnerre quand on était à au moins trois mètres cinquante de distance, mais une fois dépassé le seuil de proximité je pouvais sentir le poids de la vulnérabilité contenue dans l’immobilité et le silence, sa respiration retenue. Je sentais sa faiblesse, sa corde sensible sur le point de céder si jamais mon souffle venait à frôler le creux de sa nuque, c’était comme si on se faisait l’amour à distance dans nos imaginations perverses. On laissait crever l’abcès dans nos crânes seulement et pour le reste. Pour le reste.

La dernière nuit à partager la même couette je lui disais « tu sais c’est bizarre, de temps en temps quand quelqu’un me plait je suis comme pétrifiée, introvertie, incapable de faire un pas dans sa direction c’est limite si je ne feins pas le contraire » à ça il me répondait « oh moi, c’est toujours comme ça ». Oui, il feint très bien, même si au loin on peut l’entendre, son cœur chuter.

A la fin de la soirée j’ai osé m’avancer vers lui, lui dire au revoir, on comparait gaiement les différentes versions des génériques de oui-oui et c’est presque si l’on en était parvenus à se regarder directement dans les yeux mais sa copine est arrivée et nous n’avons pu que délirer tous ensemble. Je n’ai pas vu de leur part de geste tendre, en tout cas pas quand j’étais là. Et quoi en penser.

Je suis sortie de la fête j’étais comme emportée à nouveau par son être tout en fragilité. C’est là que j’ai reçu un texto du joueur. Il avait récupéré mon numéro de portable.

Alors pour oublier un peu que je ne m’embrase que pour du vide je me suis laissé effeuiller, recroquevillée dans les bras de ce type parfait bien trop parfait pour ne pas papillonner de filles en filles et je me suis dit que ça ne me satisferait pas. Que je n’avais pas envie de quelque chose de juste "bien" sur le moment, ni même d’une opportunité, de me contenter de peu. Que tant pis pour la tendresse, elle va me manquer mais que je ne peux pas laisser faire. Moi ce que je veux c’est pas de la tendresse. Ce que je veux c’est Bulle.

A ne pas savoir se positionner on laisse le mystère planer plus longtemps sur qui souffrira le plus du malaise ambiant, j’ai qu’à assumer mon choix un peu. Mais le minimum syndical avant d’élaborer une stratégie d’abordage serait de savoir avec certitude si le butin est bien au bon endroit. Et si je pourrais en tomber sincèrement amoureuse. Je ne vais pas aller dénicher le magot si je n'ai pas de planque sécurisée.

En fait je n’arrive plus très bien à penser.

Ecrit par Dine, le Mercredi 20 Avril 2011, 23:33 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

ecilora
ecilora
23-04-11 à 03:21

A  la première phrase, je me suis dit: "ah oui, c'est vrai! Je m'en rappelle!". Après j'ai pensé que je suis donc descendue en octobre. Que ce n'était pas si loin finalement mais que ça me semble déjà une éternité. Il faisait froid et je me suis retrouvée à Aix à fêter l'anniversaire d'une fille que je n'avais jamais vu. Et j'ai perdu une de mes boucles d'oreille préférées. (ça remonte vite les souvenirs dis donc! Je crois que je me souviens même de ce que j'ai mangé!). Et du coup, je ne sais trop quoi ajouter. A part que je sais à quoi ressemblait ta ville en octobre.
T'embrasse.

 
MangakaDine
MangakaDine
26-04-11 à 16:15

Re:

Oui, ma ville en octobre. Lubie bizarre, mais tu ne sais pas à quel point je regrette de ne pas avoir capturé ça en photo, je suis sûre qu'elles auraient été empreintes d'une atmosphère étrange et géniale. Parce qu'il faut l'avouer, l'ambiance était surnaturelle, on aurait dit un ailleurs, ou des temps apocalyptiques, enfin, ça dépaysait, en quelque sorte. L'odeur aussi.

Tu avais déjà visité Aix avant? Comment ça se fait que tu te sois retrouvée là bas à l'improviste?

T'embrasse aussi. <3 

 
ecilora
ecilora
26-04-11 à 22:06

Re:

C'était hallucinant même. En bas de l'appartement de mon cousin, une voiture était carrément prisonnière des ordures. Un matelas était simplement appuyé contre la portière. C'était rigolo à voir.
Comment je me suis retrouvée là? Bah je sais pas trop. En fait ça doit résulter du fait que souvent, dix jours avant d'y être, je sais pas que j'y serais... :)
Je crois pas avoir été à Aix avant. Mais bon, après un restau où on a mangé des pâtes. (ça reste des pâtes), je me suis retrouvée je sais pas où dans une boîte de nuit où je suis restée étonnée de tout ce qu'on y trouvait. J'étais pas au zoo mais presque.
Tu vas bien?

 
MangakaDine
MangakaDine
30-04-11 à 19:44

Re:

Oui, y'avait des matelas, des canapés, on s'est d'ailleurs pas mal demandé pourquoi les gens avaient choisi ce moment là pour jeter leurs meubles mais bon, on s'est rassurés en se disant qu'ils n'avaient sûrement pas pu choisir. Je me souviens avoir arrêté quelques débuts d'incendies aussi.... Le moindre mégot de cigarette avec un bordel pareil en devenait dangereux...

Un resto de pâtes, lequel? Oui, je suis gourmande. :)
Haha, les boites à Aix, j'y ai pas souvent mis les pieds.... Au zoo, tiens donc!

Je vais bien.
Mais j'irai mieux une fois que je me serai débarassée de mon rhume des foins.