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Sur ma mule
--> Cahin-caha clopi-clopa tagada

Ecrit le 08.11.10 à 01h30
Hier soir l’air était doux et mes deux vestes trainaient sous le bras. Tout le monde s’était réuni pour une scène ouverte de jonglerie et compagnie, je n’avais pas l’intention d’y mettre les pieds à la base, parce qu’il allait y avoir Bulle, mais finalement j’y ai mis les pieds.
Parce qu’il allait y avoir Bulle.

Ca ne me fait pas mal. Il faut dire que je suis bien entourée et pas vraiment le temps de me sentir seule. C’est juste que des fois il me fait éclater de rire avec ses phrases à la con. Et que d’autres fois j’aurais bien envie de le faire taire en me jetant dans ses bras.
Je vois ses yeux qui n’osent pas me regarder vraiment, juste m’effleurer, et un certain soulagement lorsque je ris à ses blagues. Une propension à s’avancer vers moi d’une timidité atroce, et soudain ne plus savoir comment exister en ma présence lorsque qu’il tient sa copine par la main. Si au moins je pouvais avoir l’occasion de lui dire que ce n’était pas grave. Que je ne souffre pas. Qu’en terme de blessure, ce n’est rien comparé à tout le reste, à il y a peut-être seulement quelques mois.

Je sais bien ce qui me plait chez lui, mais je ne sais pas pourquoi ça me plait autant. En tout cas même si l’attirance me rend fébrile, l’attachement n’est pas si féroce. Je m’en remettrai facilement.

Alors pour remonter la pente je parcours la ville à dos d’une tête de mule. Il me porte, partout où je vais, il trotte, il en vient à galoper sous les yeux ébahis des passants mais je suis habituée maintenant avec lui de voir les passants ébahis. C’est lui. C’est Tihaï qui ne cesse de demander « je peux te porter? » va savoir pourquoi il le prend comme un hobby. Ca tombe bien, j’adore ça. M’élever dans les airs décoller les pieds du sol. Je me sens légère. Comme si j’avais laissé mes soucis en bas, tout en bas. Il se sent fort de tenir de si longues distances. Et moi je me sens libre.

Je crois bien que cette nuit il m’a serrée dans ses bras. A moins que j’aie confondu avec un rêve. Il m’a pourtant affirmé que désormais il était guéri de moi alors s’il peut me serrer aujourd’hui c’est qu’il a encore fait un pas en avant. Je me rends de plus en plus compte que je l’aime énormément. Chanter avec lui dans la rue et danser comme des mongoliens extatiques, faire des paris débiles et se regarder pisser, se faire des crasses sans gêne, je l’affectionne, cette gaîté, cette franchise à toute épreuve. Même si on ne se connaît pas vraiment. Je nous aime nous, en idiots que nous sommes.

Va savoir pourquoi il faille qu’il ne m’attire absolument pas.


Ecrit par Dine, le Jeudi 28 Avril 2011, 20:14 dans la rubrique Actualités.