Ecrit le 31.01.11 à 03h15
Et évidemment comme j’ai somnolé toute la journée clouée au lit, je n’arrive plus à fermer l’œil. Je rêve de lui les pupilles grandes ouvertes sur ma déconcentration et lorsque je m’assoupis je rêve de lui aussi. Mes alarmes matinales entonnent ses chansons et lorsque je me prépare pour la journée je me passe ses albums en chantant avec lui. J’ai construit tous les chœurs possibles à assembler sur ses mélodies et depuis que je les connais par coeur je m’ennuie alors je commence à déchiffrer ses notes au piano. Lorsqu’enfin le soir pointe le bout de son obscurité je m’installe devant mon écran d’ordinateur, cherche des mots qui lui sont adressés. Je n’avais jamais rien épinglé à mes murs auparavant. Aujourd’hui il y a sa tronche et son pull rouge troué pâte à fixé sur le papier peint blanc.
C’est maladif, hein?
Et pourtant, vu qu’il n’est pas là, il serait facile de décrocher. Décrocher son affiche, tout du moins. Le problème je le sais bien ce n’est pas de faire le discernement entre tous les personnages et les fonctions multiples qu’il remplit en mon cœur. Le problème c’est les rêves.
Parce qu’ils sont importants pour moi, parce qu’ils me poursuivent et m’induisent en erreur. Parce qu’ils me disent que ce Grand Fou n’est pas là par hasard et que si j’ai le malheur d’oublier ils ne se priveront pas de me le rappeler durant mes songes nocturnes, toutes les nuits s’il le faut. Et toutes les nuits, c’est ce qu’il se passe.
Il n’y a qu’une seule personne qui avant même de lui avoir adressé un mot a hanté mes rêves, et c’était Blond. L’homme de ma vie, le détenteur du titre lui même. Alors ça fait peur.
Je ne le connais pas. Je n’ai que des bribes de vécu, des avant-goût qui je présume ne précèderont jamais le goût véritable. Ou alors dans longtemps?
Puis-je avoir confiance en cela?S’il n’était pas ici présent dans tous les plans de mon existence, dans chaque recoin de mon quotidien tel un leitmotiv à mes envies je crois que je serais perdue aujourd’hui. Que je ne saurais pas quoi regarder, vers qui me diriger, en train de chercher insatiable un messie, une nourriture humaine et des soleils à emporter, un sauveur, oui, j’ai terriblement besoin d’un sauveur. Parce que c’est trop vague comme existence. Trop fictif. Besoin que l’on m’insuffle de la réalité pour toucher terre. Ou du rêve, encore. Parce qu’à force, je finirai bien par entrer dans l’autre dimension. Palper une toute autre forme de réalité et concrétiser l’improbable. Je sens que j’ai ce don de vivre mes rêves. Mais pour l’instant, j’ai peur.
Vite, de la lumière.