Ecrit le 14.02.11 à 00h40
Ca ne me lâche pas. Lorsque je l’évoque j’ai toujours ces palpitations de jeune fille qui emplissent mon intérieur, des étincelles, des papillons, des sucreries multicolores. J’ai tellement écouté ses chansons qu’elles se sont assimilées, que parfois, je ne sais plus qui les joue, si cette voix n’est pas la mienne, si ce ne sont pas mes pensées prononcées, ma musique, de tout mon être. Je me souviens de cette première rencontre. Des instants échangés. Ils ont transformé mes mots radicalement et dès lors je ne savais plus écrire pareil. J’avais intégré quelque chose. Son vocabulaire, ses images qui sont venus se plaquer à mon inspiration, j’étais changée. Je voyais autrement. Mes sensations s’imprégnaient d’une odeur nouvelle et comment revenir sur la terre ferme sans penser que l’on pose les pieds sur un monde qui n’appartient plus qu’au passé.

Sans lui c’est une photo en noir et blanc. Ca a son charme aussi. Mais.
Je veux retrouver les chromatismes. Les dissonances qui rendent les accords plus riches. Riches en couleurs. Je me sens délavée. Il manque quelque chose à ma brillance. Il manque. Lui. Et si je l’aimais?

Et si j’en tombais amoureuse?

Je ne fais que me retenir. Retenir mon souffle jusqu’à ce qu’il revienne. Mais lorsqu’il se place en face de moi je ne peux plus respirer. C’est un cercle vicieux. Quoi qu’il en soit il me l‘aura coupé.

Je suis déjà tellement triste par anticipation. Je crains ce jour où sa chair et ses os entreront en contact avec ma réalité une nouvelle fois. Je serais capable d’y aller les yeux fermés non pas par confiance, mais par angoisse de l‘inconnu, je ne veux pas voir, je suis trop effrayée, effrayée que tout puisse s’écrouler et tomber en lambeaux, que mes rétines puissent être le témoin de cet amour qui ne naîtra jamais parce qu’illusoire, parce que trop haut, trop fabulé un millier de fois qui sait j’en ai peut-être déjà fait le tour. Peut-être que je devrais me contenter de cela. Ces prémices qui ressemblent à une histoire bien racontée. A trop pousser le destin pour qu’il l’écrive il va finir par me bâcler la fin. Et ça je ne veux pas. Non. Je ne veux pas.

Quoi que.
Ca pourrait régler pas mal de choses.