Ecrit le 17.03.11 à 03h55
Joyeux anniversaire Grand Fou. C’est un jour qui compte pour moi. C’est ce jour où je t’ai écrit ce premier mail avec une familiarité impropre, comme si tu étais mon pote et qu’on se tapait la bise tous les matins au coin de la rue en se balançant des sales vannes pleines d’habitudes boueuses mais néanmoins agréables. De la boue de thalasso, en somme. Ce jour où tu célèbres ta naissance et où j’avais décidé de t’écrire par hasard, par inadvertance des dates.
J’en suis presque venue à compter les heures alors qu’il faudrait encore compter les semaines peut-être. Plus qu’une. Plus qu’une et j’aurai ton visage en face de mes rétines, si je ne me trompe pas de bus, ni d’arrêt, ni de ville et que mes pas se relient à cette rue inconnue éloignée par les kilomètres, c’est qu’il faut le vouloir pour te voir et affronter l’épreuve de la distance mais je le ferai. Parce que j’aime ce que tu es. Et que je ne raterais ta voix à moins d’une catastrophe nucléaire.
Ca va mieux tu sais. Enfin je crois. J’espère que le temps aidant, je ne serai plus intimidée par ta personne. Que je prendrai ton corps près du mien avec humour et légèreté, à défaut de le prendre avec fougue et envie. Je ne suis pas sure d’avoir envie, de toute façon. Je suis bien comme ça, tranquille. Sans attache.
Je crains quand même d’y aller seule. Là bas ce n’est pas Paris. Ce ne sont pas des gens qui se parlent sans se connaître et sympathisent gaiement. Je pourrais faire encore plus tâche au milieu de rien, au milieu des vaches et de la campagne, des hameaux et des pas pâtés de maisons. On pourrait ne voir que moi, comme une intruse. D’ailleurs, je pourrais être ton seul public ce soir là. Tu as choisi un trou tellement paumé, quelle idée franchement. C’est pas sérieux.
M’enfin en attendant, je survis. Je n’arrive plus à y penser, à visualiser ta venue comme quelque chose de réel et d’envisageable, alors de là à être excitée par la rencontre….. Je me sens un peu blasée. Mais c’est parfait comme ça. Si je n’y crois pas jusqu’au bout, ce sera en quelque sorte le même effet que si je prenais du recul, un détachement vis-à-vis de la situation dont j’ai réellement besoin pour évoluer en ta présence. Sinon je suis bouffée. Et totalement dans l’instant au point de m’en dissoudre.
Allons, plus qu’une semaine. J’aurai la surprise de ma réaction. En plus de la tienne.
Hâte de t’entendre chanter.
Commentaires :
MangakaDine
Anecdotique
Ecrit le 18.03.11 à 19h50
- « Je n’aurais pas dû te laisser partir. »
- « Tu n’aurais plutôt pas dû l’envisager. »
- « Je n’aurais pas dû envisager de te laisser partir, c’est exactement ça. »
- « J’étais sûre que tu allais prendre ma phrase dans ce sens là! Mais bon, tu as bien compris. »
- « Pas du tout. »
- « A la prochaine, Clark Gable. »
Il m’avait envoyé le premier message à huit heures du matin, ce qui avait dû lui coûter seulement quatre heures de sommeil. La veille on s’est rendu compte qu’on habitait à quelques rues de distance alors il a proposé de me ramener, dans sa Batmobile, le genre d’engin si énorme qu’il faut grimper pour se hisser dedans. Ca n’avait aucun sens et de ce fait, je riais pas mal. Je me moquais, beaucoup. C’est qu’à la base c’est un des clients du lieu où je travaille, il est arrivé en même temps que moi, il y a six mois et depuis c’est un processus de courtoisie minutieux qu’il met en place. Minutieux mais pas très fin. C’est à chaque fois un nouveau compliment sur ma tenue, sur mon physique apparemment très ouvertement à son goût. Des remarques assez chics, à la Clark Gable. Son ami Victor Flemming qui vient souvent avec lui me dit « alors, il t’a sorti quoi cette fois-ci….laisse moi deviner…. » et il trouve, et on rigole. Je lui rétorque qu’il doit être le cerveau du groupe et qu’il doit sûrement lui écrire ses scripts avant de laisser Clark venir me parler. Parce que Clark, c’est la gueule, pour sur.