Ecrit le 01.05.11 à 01h40
Il me manque, il me manque, il me manque. Ca fait trois jours que je suis clouée au lit avec ces allergies printanières virulentes et je ne pense qu’à lui. Petit à petit, bien qu’il ait déjà pris une longueur d’avance, il creuse l’écart entre tous ses adversaires et bientôt il sera tellement loin qu’on pourra dire qu’il est le seul en lice, le seul sur la piste, le sacré numéro un. Haha, le numéro un, ça me rappelle bien quelque chose. Et, comme à l’époque, je me sens apte à prendre les mêmes résolutions, je crois. Je crois que j’aimerais qu’il devienne mon nouveau numéro un. Or je ne sais même pas si son cœur est libre. Ca fait cinq mois que sa beauté me perce la pl€vre et même pas l’idée de lui demander s’il est lié à quelqu’un. Et s’il l’était? Tous ces efforts pour quoi faire? Toute cette attente. Ces vides au milieu, ces remplissages. N’ont pas de destination. Dans quel but? C’est comme si on avait placé un ballon entre mes mains et ordonné de dribbler en courant en m’informant que peut-être au bout de ma course il y aurait un panier pour y faire mon lancer mais c’était pas sûr. Peut-être qu’il n’y aurait rien.
Je relis quelques uns de mes mails lui étant adressés et j’ai les joues qui rosissent en m’exclamant des qu’est-ce qui m’a prise pour oser assumer certaines de ces phrases, c’est honteux doux et acidulé à la fois. Avec tout ça s’il n’a pas compris. Quand je parle de Grand Fou à quelqu’un on m’enguirlande souvent, on me dit que c’est ma faute, qu’il n’y a que lui qui fait les premiers pas et moi qui ne l’incite absolument pas à recommencer. Mais c’est parce qu’ils n’ont pas lu mes mails. Mes mails sont à chaque fois des déclarations, servies par toutes les couleurs de l’humeur humaine, une différente pour chaque lettre histoire qu’il ne s’ennuie pas. Avec ça il aurait dû saisir n’importe quelle occasion, que dis-je, il aurait dû savoir qu’il n’avait pas besoin d’une occasion, qu’un viens avec moi aurait suffit pour me donner envie de le suivre partout tout le temps et qu’importe les circonstances.
Mais bon, il ne répond jamais à mes mails enflammés. Pour preuve qu’il ne s’embrase pas. Non, à la place j’ai des courts messages empreints de poésie, de fantaisie, de « si ». Il le disait dans une interview, romantique, ce n’est pas nouveau il l’a toujours été. Ses tournures syntaxiques me sautent à la gueule aujourd’hui, en si peu de mots qu’il m’a laissé il a tout regroupé, là. Sa vision du romantisme.
Je me demande vraiment s’il réfléchit ses phrases.
Elles sont toutes belles et transpirent son être. Je voudrais tellement le connaître. J’en sais tellement déjà. A son insu, pas mal. Et de sa bouche, ce qu’il a bien voulu me transmettre, ce qu’il m’a dit sans que je ne lui demande, ses parts de cœur dont il m’a généreusement fait cadeau. Décidément, j’aime beaucoup ce bonhomme. Et je garde précieusement sa lettre cachée au fond d’un de ses albums.
La semaine prochaine il part faire un rapide tour d’Italie. Mon pays fétiche. Il m’avouait entre deux clopes grillées un soir en haut d’une colline s’être dit qu’il n’y avait jamais mis un pied qu’il aimerait bien y aller et hop, quelques temps après qu’il ait pris sa décision de visiter la botte on lui annonce qu’il part en tournée là bas tous frais payés. Ca me fait sourire.
- « Ca t’arrive souvent ce genre d‘arrangements du destin? »
- « Non, pas du tout. »
Ha.
L’Italie est un de ces pays qui m’a offert beaucoup de cadeaux. Elle m’a déjà offert Manuel. Et puis, lors du dernier voyage, des présents un peu partout sur mon passage, c’était Noël en fin d’été, je pouvais me lever le matin et sans avoir le temps de m’attendre à la surprise je n’avais qu’à recevoir. J’espère que Grand Fou se fera de beaux souvenirs là bas. Ca me tient à cœur. Mes deux amours au même endroit.
Je vais lui écrire un texto d’encouragements.