Ecrit le 17.05.11 à 14h15
Hier de toute la journée je n’ai reçu que deux appels, de personnes improbables que je n’avais pas revues depuis longtemps. Le premier, son portable s’était déclenché tout seul alors qu’il marchait. Le second, elle s’était trompée de numéro. Alors quand j’ai reçu ce troisième appel, de cet ami dont je n’avais pas eu de nouvelles de trois ans, je lui ai demandé à deux fois si c’était bien moi à qui il voulait parler…..s’il était sur….
Et puis. Un mail de Rom il y a un peu plus d’une semaine. Il m’avait dit un de ces quatre qu’il aurait aimé que l’on se prenne en main de nos dix doigts et qu’on les mette en commun pour quelque chose. Puis il n'y avait plus fait allusion alors j’avais pensé qu’il n’était pas plus motivé que ça. Sauf que voilà. Il m’avait écrit une chanson. Une chanson réciproque. Qu’il aurait pu me chanter comme j’aurais pu la lui destiner. Et avec sa voix frêle de type enrhumé il avait fait ce mp3, cette chanson là, pour moi, pour la première fois, juste pour moi, quelqu’un m’avait écrit un morceau en pensant à ma pomme. Je t’eus écrit des poèmes. Trois ans après, tu réponds à mes rimes et ça me touche plus que tu ne pourrais l’imaginer. Or je te crois. Je sais que tu es comme moi, sincère envers les preuves d’amours.
- « Mais Rom, il a pas une copine? »
Oui. Oui il est amoureux de quelqu‘un. Mais il ne s’agit pas de cette question dans l’histoire. C’est l’histoire de deux êtres qui s’aiment pour ce qu’ils sont, peu importe la forme. Heureux d’être ensemble, à sourire comme des gogols et se marrer en marchant n’importe où, sans destination. Parce que c’est la présence qui apaise, qui compte, qui est une chaleur et pas vraiment un manque parce que Rom et moi aujourd’hui maintenant n’est pas associé à une douleur. Mais à des rires. De la musique. Des danses que l’on s’est promises.
Avec Rom, j’ai toujours eu l’impression de danser, danser sur les trottoirs, dans ses yeux, dans nos jeux d’improvisation rythmique, dans nos étreintes folles et fusionnelles. Quand il me touche, il me fait tourner et ça aurait pu être la tête mais c’est en réalité le corps entier qui se meut sous ses doigts. C’est pour ça. En recevant son mail, en écoutant ses mots j’ai pris mon stylo et immédiatement les miens sont arrivés en courant, s’excusant du retard, depuis si longtemps que je ne l’avais pas eue, cette inspiration immédiate, franche, nette, claire et limpide comme de l’eau de roche, les paroles se sont mises en ordre et la valse a commencé à jaillir entre les touches noires et blanches et je n’avais que cette demande à la bouche, « d@nse avec moi, tu v€ux? », oui, vi€ns danser, pour une fois, pour de bon, j’aimerais que l’on tourne ensemble officiellement, que tu sois mon partenaire artistique, mon danseur attitré s’il te plait, envole-moi, fais moi valser, apprends-moi ton domaine, ça peut aussi être ça l’amitié, ce partage, ce pourrait être mon plaisir de prendre ta main d’un côté, ta taille de l’autre et nous emmêler en rythme, les pieds dans la même direction.
Je ne me fais pas de soucis avec toi. Je sais que tu m’attendras toujours quelque part. Qu’importe les années. Qu’importe la distance.