Ecrit le 01.06.11 à 01h30
Des nouvelles de Poubelle qui emménage avec Cream dans un nouvel appartement, qu’elle m’annonce pendant qu’elle se fait conduire par Ice pour transporter ses cartons. Et après avoir raccroché le téléphone, assez interloquée, je pose mes idées dans le silence, puis rappelle.
- « C’est pas l’anniversaire de Ice aujourd’hui? »
- « Oui. »
- « Tu lui souhaiteras un bon anniversaire de ma part alors. »
- « Attends il veut te parler, je te le passe. »
Et merde.
Depuis notre rupture, je ne lui avais parlé qu’une seule fois, et c’était en septembre. Alors les mots sont sortis poliment, mais j’étais émoustillée, tout de même. Il parait qu’avant que je rappelle, il avait demandé de mes nouvelles à Poubelle, qu’il lui avait glissé « tu sais, je ne suis pas resté en froid avec elle ». Non, puisque c’est moi. Mais ça encore, personne ne le sait, personne n’y a fait gaffe alors qu’importe.
Je devais rejoindre Poubelle dans la soirée, on avait plein de secrets à se transmettre. Mais en fait il s’est incrusté, il n’a pas compris comment fonctionnent les discussions de filles. Quand je suis arrivée il était assis sur le canapé face à l’entrée et il a fait ce regard qui lui est propre, celui du chien errant qui inconsciemment veut qu’on l’adopte et mime l’expression de l’agneau blanc qui ne ferait de mal à personne. J’ai bien senti qu’il était timide et pas à sa place, perturbé par ma présence. C’était un malaise inodore qui embaumait toute la pièce. Impalpable. Mais intense. Il suffisait que je me pose à ses côtés pour ressentir le poids de son esprit rongé et ses nœuds qui l’enserrent. Et je me sentais soudain libre. Libre de ne pas avoir à porter ses misères. J’étais moi. Il était lui. La porte était ouverte mais nous pouvions la fermer et laisser délibérément nos énergies à nous-mêmes. Même si parfois il y avait les courants d’air pour me rappeler. A quel point l’on se fond rapidement. Que le chemin est droit et dangereux.
Mais ça ne m’appartient plus désormais. Je ne vais pas jouer avec le feu. Je sais qu’il brûle. Je sais ce que ça fait. Et c’est inutile.
Ice est bien là où il est.