Ecrit le 01.06.11 à 13h40
En préambule de ceci.
Il y avait ses frissons au bout de mes phalanges. Son cou qui se raidissait.
- « Tu vas me faire fondre. »
Cette nuque que je connaissais déjà sur laquelle j’apposais mon empreinte. Je me rappelais encore les endroits particuliers de son corps plus sensibles que le reste et j’avais du mal à imaginer pouvoir être là aujourd’hui en face de lui.

Rouge.

C’est une cousine de Paris qui me passe un coup de fil dans la semaine me prévenir qu’elle est en tournée dans un bar près de ma ville. Je suis bien motivée pour aller voir sa performance depuis le temps qu’elle me vante ses vertus mais il me faut un moyen de locomotion et ce n’est pas gagné d’avance. Finalement, in extremis, j’embarque une autre cousine à la fête qui a invité des amis à elle à la rejoindre. Comme d’habitude, je crois que c’est de famille, on arrive en retard, ils ont déjà commencé à boire, je vais pour prendre une chaise et je reconnaitrais son dos entre mille, c’est pile à ce moment là qu’il se retourne et s’exclame :
- « Dine! Non…mais qu’est-ce que tu fais ici? »
- « Eh bien je viens rendre visite à ma cousine….Toi, qu’est-ce que tu fais ici! »
- « Je travaille, j’ai un stand de tatoo éphémères, mais qui est ta cousine? »
Et dès lors que je la pointe du doigts il se met à faire ses yeux de merlan frit. Or il doit se remettre à bosser, il me fait promettre de lui trouver du temps dans la soirée pour que l’on puisse discuter.

Lorsque je vais le voir quelques minutes plus tard il m’entraine jusqu’à son stand et me fait m’asseoir. Là il commence à sortir son feutre et me demande où je souhaite être dessinée. Je désigne un fragment d’épaule et nous commençons à discuter. Il m’avoue que depuis qu’il est monté sur Paris, il y a fait la rencontre de ma cousine sur les tournées qui est rapidement devenue une de ses meilleures amies. Qu’il est idiot de ne pas avoir percuté nos noms de famille en commun et qu’il ne réalisait pas encore l’incroyable coïncidence. Moi non plus d’ailleurs. C’est dingue ce que peuvent provoquer les rencontres, à quel point la toile est solide. Le monde, microscopique. Je n’avais pas revu Rouge cela faisait probablement six ans.

Avant de reprendre nos chemins respectifs et alors qu’il me peint désormais la main on s’échange nos numéros de téléphone, excités à l’idée de se revoir dans notre ville natale d’ici sa semaine de congés. Rouge m’assure qu’il m’appellera dimanche et c’est ce qu’il fait, sans faute. Il a récupéré le van D*P de leur boite et ils sont descendus avec ma cousine et d’autres goûter à la méditerranée avant de repartir sur les routes. Trois quarts d’heures plus tard, le van attend à ma porte. Il y a de la fourrure verte et rouge sur la banquette et on se croirait dans un road movie avec leur toit ouvrant où tu peux fumer debout. J’embarque pour un pèlerinage dans les calanques même si j’avoue n’être pas forcément à mon aise auprès de ces gens si forts en couleurs. Et dire que j’avais prévu de rentrer tôt chez moi ce soir là. On sirote des bêtises au soleil et l’ambiance est à la blague, ça faisait si longtemps que je n’avais pas eu l’occasion de le charrier et ça m’avait manqué. Ca et le reste.

[sans suite…et pourtant]