Ecrit le 27.03.12 à 02h55
Je tente désespérément de lutter contre le printemps. Je reste cloitrée à la maison des jours et des nuits et je fais de la musique, j’en oublie d’être propre, j’en oublie de dormir, le soleil se lève derrière moi sans crier gare et je crois vraiment apprécier me coucher bercée par le chant des oiseaux. Mais il me suffit de sortir une seule fois prendre l’air pour me chopper ce putain de rhume des foins qui me cloue le cerveau et me lobotomise les neurones. La vie est trop injuste dit Calimero.
Je tente désespérément de lutter contre le printemps. Je résiste enfermée à double tour des nuits et des jours et j’essaie de me divertir, de ne pas penser à ce qui pourrait me distraire, c’est dans l’air, ça et le pollen y’a pas mieux pour me pourrir l’existence. Ce flow de particules sentimentales qui valdingue entre les êtres, ça se renifle à trois kilomètres à la ronde, fin mars en même temps que les emmerdes, arrive l’amour. C’est l’amour! Oui, ce désir de s’encastrer les uns dans les autres, ça ferait avaler n’importe quelle salade si c’était pas pour finir toujours sur la même partie de Tétris concluant elle-même toujours sur le même Game Over. C’est juste que ça pue les débuts d’histoires, dans la rue. Dans les transports en commun, dans les magasins. Interdite de sortie la Dine. Houlà là, non. C’est trop dangereux. C’est la porte ouverte à toutes les amourettes libre service. Mars, le mois des fous. Je comprends mieux pourquoi.
Je le ressens dans tout mon corps, j’ai l’eau de mon organisme qui commence à bouillir, le vide de mes atomes qui tend à se remplir. Alors que je ne m’expose pas à la menace, que je suis bien sage comme une image à faire mes devoirs dans ma chambre et mettre de l’ordre dans mes idées. Je le sais. Il me faut franchir le cap du printemps. Allez, trois mois à tenir…. J’ai trois mois pour ne pas m’embarquer dans un plan foireux de coup de foudre. Je suis en train de me désintéresser complètement de Grand Fou, petit à petit, sur la bonne pente. Et puis Skin, je sais qu’on va pas bien ensemble, pas au même rythme, pas au même endroit. C’était juste le mois qui voulait ça, l’attirance. Elle est due aux bourgeons qui fleurissent, à la nature qui procrée. Pas la peine de forcer ni les traits ni l’histoire.
Alors. Même si j’en peux plus. Même si j’ai la solitude qui devient insupportable et que je n’ai plus que mes pieds pour combler les heures. Mieux vaut encore marcher à s’épuiser plutôt que foutre sa détresse dans le premier venu. Mieux vaut parcourir les kilomètres, seule. Parce qu’au moins, la sensation d’avancer, elle existe. Le concret de mes pas, ma plante qui épouse le sol, qui le fertilise, ce n’est pas illusoire. C’est un brassement d’air qui ne ment pas sur les intentions de base. C’est pas grand-chose, mais c’est quelque chose. Qui n’a pas d’impact, pour personne.
Enfin, si on ne compte pas ce putain de rhume des foins.
Commentaires :
eveildessens
Energie
Superbe ton texte, tu es Toi, la Force de l'Esprit... "C'est pas grand chose", tu veux dire que c'est le plus Important...
Etre chez Soi, la bonne Solitude, celle qui Ressource...
Tu m'as devancé avec ton texte ! Dans la suite de notre échange sur "la Rencontre, le Spirituel...", j'allais te poser une question qui concernait : "toi qui as la théorie, donc la Source, pourquoi ne pas t'Ecouter dans certaines occasions ?". Tu viens de me Répondre !!
Elle est belle aussi ta conclusion, le rhume des foins...
Belle journée !