Ecrit le 16.04.12 à 00h30
Il pleut à ma fenêtre. Des instants que j’aurais volontiers passés sous la couette en chouette compagnie. Il pleut mais j’ai la pêche, la niaque et l’envie. Je me sens dans mes godasses, au sec. Et sur la terre ferme. Je me sens adulte un peu plus chaque jour. Pour moi, ça rime avec sagesse. Je suis heureuse de ne pas m’emporter autant qu’on emporte le vent, surtout en cette période de l’année. La nature en émoi? Très peu pour moi. Ca reste à l’intérieur. Bien au chaud, une hibernation des pôles qui s’attirent.
Mon cœur n’est pas fermé. Au contraire. Il est sans cesse titillé par toutes ces bonnes odeurs printanières et voudrait trouver l’espoir de se jeter à corps perdu dans chacune des histoires sauf qu’il ne se la joue plus aussi perso qu’avant. Qu’il n’agit pas qu’à sa guise et écoute ma raison, prend la peine de la consulter, ainsi que mon esprit et mon intuition et tous ensemble, ils essaient. De faire les choses bien.
Il y a qu’en ce moment je me laisse doucement courtiser.
Par Newton, y’a pire.
La rencontre était assez intrigante en soi. On m’avait beaucoup parlé du personnage en bien, on m’en avait énuméré les points communs et décrit l’être d’une façon brillante que j’appréhendais un minimum ma première impression, et le décalage entre le portrait que l’on m’en avait taillé. Heureux hasard, quand Rom m’annonça que Newton viendrait au concert de Grand Fou ce soir là, je ne percutais absolument pas, au point même de le prendre en mon esprit pour un autre ami à lui. Lorsque j’arrivais devant les grandes marches, une exclamation intérieure :
« ah, finalement ça va. »
J’avais des souvenirs de cet ami à Rom et je m’en étais fait une image bien moins bonne que ce que j’avais en face de moi. Présentations de Rom :
- « Newton, Dine. Dine, Newton. Je crois que vous ne vous connaissez pas. »
- « Mais si, on s’est déjà rencontrés. »
- « Ah bon. »
- « Oui, au restaurant pas très loin d’ici il y a quelques mois… »
- « Je ne crois pas non. »
- « Mais….si…on était avec plein de potes à toi Rom, tu t'en souviens? »
- « ...sauf qu’il n’y était pas. »
- «Mais siiiiii….mais….rappelle moi ton nom déjà? »
- « Newton. Je viens d’arriver sur Paris et c’est la première fois que je te vois. »
Ok, ratage complet. Je l’ai directement pris pour quelqu’un d’autre et j’ai mis une bonne minute avant de m’en remettre. Or du coup, je n’ai pas eu le temps d’être ni déçue ni impressionnée. Juste un deuxième « ah, finalement ça va ».
Mais on devrait savoir à la longue que ce genre de réaction ne fait pas bon ménage avec moi. Maro, Blues, Rom, Grand Fou, ce genre de première impression oui, véhiculée par ce qu‘entrouvrent les bouches intermédiaires.
Une soirée plutôt chaleureuse où j’évoluais dans la retenue. Et puis, le moment des au revoir, où Newton s’est avancé me serrer dans ses bras pour me glisser à l’oreille qu’il aurait volontiers passé la nuit à mes côtés. On m’avait prévenue qu’il était plutôt franc jeu et direct avec les femmes mais je ne peux pas m’empêcher d’en rire à gorge déployée. Hop, deuxième embrassade pour voir si ça fait le même effet. Tiens, ça me rappelle Ice ça aussi. S’en suivra un message arrivé sur mon téléphone une heure plus tard. Qu’il avait hésité sur tout le chemin du retour à savoir s’il ne devait pas revenir sur ses pas et retourner me chercher, qu'il partait au Chili dans la matinée et ce pour deux semaines mais qu'à son retour sa ville m'était ouverte. En réponse, il recevra toute une série de métaphores printanières pour signifier ma décision de ne pas butiner l’amour, la saison étant trop propice à la pollinisation de masse. Ca ne l’a absolument pas refroidi bien au contraire, je crois que ça l’a motivé encore plus.
[sans suite…]
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