Ecrit le 06.01.07 à 01.05


Un tas de merde et trois mots (click !). Je me rappelle, interprète ta phrase comme si elle avait été un espace de faiblesse dans tes propos dédaigneux. Avec tout le je m'en foutisme qui te caractérise, tu n'as pas pu mettre dans le même panier ces trois soit disant mots. Je t'aime.
Blond, je t'aime et avec tout le respect que je te dois, je me sens soudain de l'autre côté de la page. Celle de tournée.

Et ce qu'il y a de plus bizarre, c'est que tu es resté. Tu es resté lorsque que je te parlais de lui, lorsque j'étais triste qu'il m'ait quitté, lorsque les larmes coulaient de l'autre côté de l'écran. Tu ne pouvais toujours autant pas voir As en peinture, tu n'adhérais pas à mes propos, mais tu m'as écouté me plaindre jusqu'au bout en me disant que ce n'était pas grave, que j'en trouverai un autre. Pour la première fois, Blond, tu t'es comporté en ami.

Merci.

Mais je m'excuse. Parce que ce n'est sûrement pas ce que tu m'aurais conseillé…
Je suis allée voir As, le lendemain. On s'est sauté dans les bras et on n'en est plus sorti. Et au creux de son torse, je m'en suis rendue compte. C'est avec lui que je me dois d'avancer désormais. Même si nous devons douter l'un après l'autre, il faut marcher ensemble. Car quand il n'est pas la, je me sens démunie. Quand il n'est pas là, je me rends compte qu'il existe, qu'il m'a imprégné de sa force, de la force du nous et que le couple, c'est avec lui que je le conçois. Que trop tard, la machine à sentiment a été mise en route, je ne peux plus m'en débarrasser comme ça. Je t'aime Blond et j'aurais tellement voulu qu'on essaye quelque chose tous les deux. On a trop attendu, on a loupé le coche. Et désormais, quand quelqu'un vient à manquer là tout au fond, c'est lui. C'est As dont j'ai besoin. C'est avec As que je me crée des souvenirs. C'est As que je regarde dormir le matin, et c'est encore lui qui me borde de ses larges épaules lorsque je viens me coucher, c'est lui qui me joue The Man I Love et moi qui lui chante les mots, c'est lui qui me pince lorsque je le charrie et qui m'embrasse quand je pleure. Qui m'embrasse lorsqu'il me trouve belle, et lorsque qu'il me désire, c'est lui qui frôle ses doigts sur ma peau, c'est lui qui respire sur mon cou et qui ferme les yeux quand nos lèvres se touchent. C'est lui que j'ai envie d'aimer et porter sur mon coeur. C'est fini. Ce n'est plus toi, ce ne doit plus être toi. J'aurais voulu rattraper notre histoire tendre mais elle m'échappe des mains à chaque fois que mes yeux se rapprochent de lui. Je ne peux pas éternellement penser à toi lorsque je suis avec As, même si j'aurais voulu parvenir à lier les deux. Je me lie plus à lui que je me suis liée à toi et en l'espace de deux mois, ce que j'ai vécu avec As c'est plus que toutes nos jolies rencontres bien trop lointaines pour en apercevoir les couleurs. Je ne veux pas d'une vieille aquarelle estompée par le soleil. Je veux le soleil en personne, et ça y est, je le tiens, je crois le tenir et tant pis si je me crame les yeux. Il est peut-être trop beau pour moi mais la nuit, même si je ne le vois pas, je sais qu'il continue de briller et éclairer mon coeur de sa chaude présence. Je me sens lumineuse et épanouie lorsqu'il est à mes côtés. Alors tu m'en voudras pas hein, Blond, de t'aimer dans le plus profond des silences...