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Quadrille
--> Sprinter les souvenirs

Ecrit le 11.05.10 à 02h10
Je suis quand même un peu jalouse. Qu'elle lui parle pendant des heures sur internet, qu'ils aient des prétextes pour aborder la discussion, qu'il en profite pour lui glisser un "venez nous rejoindre" alors que dans sa phrase il la vouvoie sans doute. Et puis quand elle lui dit "j'ai envie de passer du temps avec toi" et qu'il répond juste "ah", qu'elle s'offusque, pense qu'il lui en veut pour des milliards de raisons et me balance à moi "je lâche l'affaire" bah ça me soulage. Ca devrait pas, hein. Je lui ai dit toute façon la dernière fois, je tombe un peu amoureuse de Cream tout ça tout ça. Alors ouais je sais bien que c'était toi la première et que je me suis grillée avec Ice, et puis si tu demandais à Cream je pense pas qu'il aurait véritablement de choix à faire, c'est tout vu. Enfin, en théorie c'est tout vu.

Ca a commencé bizarre ces relations. Poubelle qui m'annonce "mais tu sais moi j'aime bien quand c'est le bordel, j'ai des envies de partouze". Après tout on y est presque, on a déjà tous au moins et plus si affinités flirté les uns avec les autres il manque plus que les combinaisons multiples maintenant. A quatre avec Ice, Cream et Poubelle on en rigolait à la base. Mais c'est tout vu, je les aime trop séparément, les voir ensemble se désirer ce serait un peu comme s'ils me trompaient un peu tous à la fois. Ice qui n'arrête pas de me faire maronner avec Poubelle pour bien me punir de mon escapade avec Cream, Cream et Poubelle qui se tournent encore autour bien qu'ils ne se soient plus frictionnés depuis un moment. On est chacun les meilleurs amis les un des autres et on s'aime tous un peu d'une manière inégale. Inégale vis à vis de tout le reste.

Mais c'est à moi que Cream montre ses textes, à chaque fois il les trie avec précaution et petit à petit les restrictions s'allègent "ah bon, je t'ai fait lire ça? c'est que je te fais confiance alors", petit à petit il me livre des phrases où des prénoms apparaissent, des je t'aime aussi. Toute cette richesse contenue, pourtant il ne rechigne pas à la donner. C'est juste qu'il n'a pas l'occasion. C'est souvent comme ça.

Il n'empêche, je suis très fière de cette petite intimité que l'on a construite tous les deux, fière quand Poubelle me dit "ah bon, il écrit?" sans pour autant me flouer, s'il craint si peu de me dévoiler ses sentiments de la sorte c'est que je ne le déstabilise pas et ne le fait pas vibrer. Je suis son amie, la numéro deux c'est bon je connais le refrain j'ai l'habitude à force. Mais ce n'est pas la première fois que je le remarque, quand je ne vais pas bien c'est lui qui vient me voir, ce ne devrait pas être lui pourtant il n'est certainement pas en tête de liste des personnes qui devraient s'en préoccuper, sauf qu'il est là le premier et parvient à chaque fois à me donner le sourire. Même tout bourré. Il se confie, de plus en plus, me parle de ces choses qu'on ne dit pas à des inconnus, ce sont des aveux, des bouts de son être moins beau à voir, moins présentable, plus écorché, fou, à vif. Je fonds d'autant plus.

Je l'entends balancer "je suis amoureux" comme ça posé sur sa chaise au milieu des conversations ma tête à peine sortie de la salle de bain ses pieds en face des miens, puis un "mais n'importe quoi qu'est-ce que je raconte, n'importe quoi non vraiment n'importe quoi", et tout un tas de "ça va pas bien les gars" en riant, puis en dévalant les larmes de ses joues, c'est Ice qui lui pose son alarme et moi qui le borde gentiment, il est trop attachant qu'on lâcherait tout pour s'occuper de lui, le réconforter, lui dire tu verras ça va passer fais de beaux rêves demain t'y penseras plus et puis au pire je suis là tu peux tomber amoureux de moi si t'es vraiment dans la merde et que t'as plus d'alternative je veux bien me dévouer. Le matin c'était celui du café "tu veux pas rester petit-déjeuner avec moi?" et du "fais moi un calin", oui c'était ce matin là et les minutes qui étaient comme des heures à passer la main dans ses cheveux caresser ses épaules, lui annoncer "allez lève-toi, si tu veux un vrai câlin il faut que tu sois debout" et rebelote. Ses bras puissance mille, cette manière d'exprimer dans l'étreinte que l'on fait perdurer, au maximum, m'accrocher à son dos, ses omoplates, sentir sa bouche contre ma nuque qui ne fait qu'effleurer les yeux fermés, mon nez dans son cou si je le lâche c'est seulement lorsque vient s'immiscer cette impression de pas raisonnable, dépasser les limites. C'était une telle étreinte juste avant que je ne m'en aille et lui aussi. Se laisser sur ça et encore toute la semaine à l'attendre. Vache.

Je me souviens d'un autre matin, de ceux qu'on a précédemment classifiés dans les matins malencontreux. Il était dans ce lit avec moi, j'avais sa chemise dont il avait explosé tous les boutons la veille et je somnolais contre son torse, on causait plus ou moins de ce qui s'était passé avec ce ton super caustique qu'on a en commun lorsqu'il a réussi à glisser ce truc hors sujet hors délire "tu sais je suis amoureux de Poubelle, mais toi je t'aime aussi". Parce que quoi déjà? Ah oui, parce que dans le fond malgré ses actes schizophrènes, c'est juste un con romantique.

Je me demande ce que ça me ferait s'il me prenait aujourd’hui par la main pour marcher jusqu'à son appartement. Ce serait sûrement différent. Je palpiterais un peu plus. Et s'il m'embrassait? J'avais écrit qu'il donnait de beaux baisers mais à vrai dire je n'ose pas trop retrouver la mémoire. En fait (parce que je suis maso oui) je crois qu'on ne m'avait pas aussi bien embrassée depuis longtemps. C'est ce que je m'étais dit à ce moment là. Et si ça devait se reproduire? Pourquoi est-ce que j'y pense. C'est n'importe quoi. Je suis la numéro deux, la numéro deux voyons. Dine, reste à ta place.


Ecrit par Dine, le Lundi 16 Août 2010, 22:52 dans la rubrique Actualités.

Commentaires :

Art-Orange-2004
Art-Orange-2004
16-08-10 à 22:35

Mangakadine Superstar

Je prends ton blog comme un acte de littérature, comme l'histoire d'une chanson à écrire puisque je ne peux imaginer que ta jeunesse, ta beauté et ton talent ne trouvent le chemin qui t'anime véritablement.
Si ce n'est pas le cas, je te suggère alors de tendre vers l'épure de tes envies, moi qui ne suis pas l'exemple de mes conseils, mais qui te le souhaite vraiment. Voilà c'est tout.





 
MangakaDine
MangakaDine
22-08-10 à 04:40

Re: Mangakadine Superstar

Merci pour ces phrases là.
C'est une période où ma jeunesse me perd un peu, je peine à discerner la légitimité de mes envies et quel est leur sens alors parfois je me dis qu'il suffirait peut-être de sortir de son corps, quelques secondes, quitter son coeur et sa tête, se nettoyer, remettre les compteurs à zéro.
Ou bien grandir.