Ecrit le 22.04.11 à 14h15
Il est peut-être nécessaire que je matérialise cet amour par une résolution, ou un engagement. Une promesse. Quelque chose de cohérent avec le sentiment et le fait qu’il puisse s’élargir avec le temps devenir récipient capable de recevoir une certaine réciprocité.
Ecrit le 25.04.11 à 21h00
Je n’arrive tellement pas à le cerner, ça en est risible. Moi qui d’habitude ai des facilités pour déceler l’intérieur des gens, ce Grand Fou n’est qu’une façade à mes yeux, un mur mouvant et je me sens incapable de prédire sa trajectoire. Et s’il va me foncer dedans.
J’écoutais tout à l’heure une interview où la journaliste avouait sa peine à lui faire décrocher plus de deux mots les uns à la suite des autres et c’est vrai qu’il est timide le bonhomme, qu’à part des oui-oui et des bégaiements, on n’a pas grand-chose. C’est un peu comme s’il se marchait tout le temps sur la langue lorsqu’il articule, une des syllabes se casse la gueule et toutes celles de derrière lui rentrent dedans dans un sacré vacarme. Enfin, c’est l’impression qu’il me fait.
Et puis à contrario, on a l’exemple de la dernière soirée. Celle où il n’a pas décroché une seule fois le verbe pour respirer, enchaînant sans cesse ni indiscrétion les anecdotes maniant la langue avec maîtrise, comment un être peut-il être autant l’un et l’autre à la fois sans que les éléments ne viennent perturber le portrait? Ca me dépasse. Je l’ai connu muet et mal à l’aise, à se gratter le ventre pour faire sortir le silence des profondeurs. Je n’aurais jamais cru qu’il puisse être autant pipelette et friand d’histoires à raconter, de révélations sur les vivants, à la limite du potin potache. Qu’il puisse livrer des bouts de sa vie comme ça, comme s’il suffisait qu’on lui pose la question.
Dans la même interview il déclarait que sa source d’inspiration c’était les gens avant tout. Qu’il les épiait beaucoup sans se rendre compte parfois que cela pouvait les gêner lorsqu’il les dévisageait à la terrasse d’un café. Ca, j’avais compris qu’il était observateur. J’ai également pas mal senti ses yeux sur moi dans divers contextes bien qu’il soit franchement discret dans ses œillades, disons que parfois peut-être lorsqu’il en oubliait qu’il me fixait nos regards s’entrechoquaient quelque peu mais il ne soutenait jamais, allant jusqu’à feindre l’erreur. Parfois encore, pour ne pas déroger à la règle des opposés, occupé ailleurs il était en attente, en attente que mes yeux s’attardent sur son être saisir l’instantané du geste, saisir mes pupilles et en profiter pour venir vers moi vu qu’en l’occurrence, j’avais effectué le premier appel de fard.
Mais voilà. Il aime user de ses rétines, ça favorise son imagination et tout le monde est logé à la même enseigne, celui de sujet d’étude pour l’artiste incroyable qu’il est et moi. Et moi. Bah je me fais des films.
J’ai tellement nourri l’espoir qu’il en est devenu obèse.
Tout ça n’est pas très productif. J’ai cet amour que je réfrène parce que de toute manière je ne sais pas dans quelle direction le balancer ni avec quelle force. Ce qui est sûr c’est que dans ma vie d’aujourd’hui il n’est pas cohérent avec le reste, ou plutôt, ce sont mes actes d’ici qui ne sont pas en accord avec mes sentiments de là-bas. Ni la pureté presque platonique de mon émoi envers ce Grand Fou. Je n’arrive pas à le séduire parce que je ne me l’autorise pas, parce qu’il vaut mieux qu’un attrait corporel et sensitif, mieux que cette moi espiègle des nuits chaleureuses, il vaut, il vaut bien que je m’ouvre l’intérieur et lui pose mon cœur sur la table en toute impunité, d’un geste simple, qu’il constate par lui-même l’ampleur des dégâts et voit s’il y a quelque chose à en retirer. Je ne veux pas qu’il tremble de désir. Je veux qu’il m’aime. Alors, c’est pour ça.
Et avec ces belles paroles je dois mêler les mots aux actes. Si cet amour est pur et sain, mon corps doit le devenir pour espérer le recevoir. Et puisque je n’ai que lui en tête, pourquoi m’embrouiller l’esprit avec ces autres. Qu’ont-ils à faire dans ma vie ces intrus de passage? Je pourrais m’en passer. Si mon amour s’avère être ce qu’il prétend, je pourrais m’en passer oui. Il faut que je me purge.
C’est le printemps les odeurs sont en folies le cœur n’aspire qu’à la fusion des genres. Ne pas céder à la facilité. C’est une résolution que je prends pour légitimer l’attente. Donner du poids aux retrouvailles. Et si jamais le moment venu il ne se passe rien à nouveau, alors on pourra déclarer que j’ai fait ce que j’ai pu. Au moins dans l’invisible des silences.
Commentaires :
Re: Ce qui me rappelle...
Alors les pieds dans le plat...faudrait savoir avant tout dans quoi on saute....
Celsius42
Ce qui me rappelle...
"Mieux vaut un amour non réciproque que rien du tout."
Et c'est vrai que, finalement, il y a un peu d'égoïsme dans cette idée. Le fait de pouvoir sourire béatement pendant des heures et d'être bien avec quelqu'un, sans pour autant que l'autre s'en rende compte.
Quand est-ce qu'on met les pieds dans le plat ?