4 ans de Joueb. 415 articles derrière moi. Je suis tellement fière de ce que j’ai réussi à préserver ici. Quelque chose d’intime qui s’installe sur la durée. Une attention régulière qui s’inscrit sur ces pages pratiquement tous les jours. Il y a 4 ans de ma vie ici, et je n’ai presque rien perdu de ces années grâce à l’écriture, rendez-vous compte ! Si je dépliais tous ces mots les uns après les autres, je remplirais un bouquin pour sur. La vache. Ca fait un choc je trouve. D’être encore là, de vous y voir encore aussi, de vous avoir rencontré pour certains. D’avoir créé des amitiés qui perdurent. Ce n’est pas que virtuel. Ce n’est pas fait pour ça.
C’est fait pour se rappeler.

Alors, j’ai cherché, tout au long de 2008 et des articles postés, 20 textes qui pour différentes raisons, s’appliquaient à définir cette année écoulée. Puis j’ai gardé quelques phrases qui me sont chères et voilà le résultat, un gros pavé chiant et rébarbatif à lire. Mais c’était important à faire pour moi.

"Tant pis, ce n’est pas grave." C’était mon slogan 2008. En vu des évènements, de ce que j’ai dû traverser en silence ou non. C’est ce qui m’a permis de ne pas trop traîner des pieds, d’avancer parfois en ronchonnant ou sans trop y penser. Ca m’a sauvé en quelque sorte.
En fait cette phrase vient de ce texte du même nom :

1. http://mangakadine.joueb.com/news/tant-pis-ce-n-est-pas-grave

Tant pis, ce n’est pas grave.
« tant pis ce n’est pas grave », j’ai l’impression de dire ça dans chacun de mes textes.
Ma vie pourrait aujourd’hui se résumer à un « tant pis ce n’est pas grave ». Quelle tristesse mes amis. Mais tant qu’elle ne se finit pas sur ça…. Il y a un espoir.

Oui, il y a un espoir. Aujourd’hui je me pose beaucoup de questions, j’ai l’impression d’avoir fait des pas énormes en seulement quelques jours. Je me rappelle janvier dernier, j’étais comme paralysée, sans souffle et sans vie, notamment à cause de cela :

2. http://mangakadine.joueb.com/news/un-tas-de-cendres

Ma tante, ça ne pouvait être autrement qu’elle m’aimait de tout son cœur. Elle me le répétait sans cesse, elle me l’a toujours répété, et je me sentais si gênée de n’arriver qu’à répondre « je sais » et pas « je t’aime aussi ». J’étais sa « fille » chérie. Celle à qui elle s’est appliquée à inculquer tout son savoir et son éducation. Elle voulait me rendre heureuse et faire de moi quelqu’un de bien. Elle a toujours été si chaleureuse dans toutes ses expressions, si courageuse dans chacun de ses instants qu’elle nous a trompé, tous. Ah, elle a bien fait semblant jusqu’au bout.
[…]

Ce n’est pas triste, voyons. Ce n’est qu’un départ. Et la seule chose qui me fait monter les larmes aux yeux, c’est tout l’amour qui pénètre en moi quand je me mets à y penser. Ce ne sont que des sensations, pas des regrets. C’est ta façon à toi de dire que tu es encore là.

Ca nous fait toujours forcément nous remettre en question. Mais je ne me leurre pas. Ce n’était pas la seule raison. Et j’avais honte de le dire tellement je trouvais ça pitoyable, mettre en premier plan ce genre de problèmes et pas ceux réellement importants. Mon mal être, c’était Blond. C’était mon amour pour lui qui s’effaçait au profit d’un grand vide, une place vacante qui ne pouvait être occupée que par lui. Pourtant, au début, j’étais pleine de force et d’espoir, je ne me laissais pas abattre par les circonstances défavorables, je me sentais capable d’attendre, peu importe le temps que ça aurait pris. 

3. http://mangakadine.joueb.com/news/suppositions-anti-lucides

-« On est amis pourquoi ? »
C’est vrai ça. On s’entend pas, on se comprend pas, on n’est pas vraiment complices, ou juste bizarrement, on s’aide pas, on se fait pas confiance…Qu’est-ce qui ressemble à une quelconque relation là dedans ? A part l’envie mutuelle d’être amis….

Mais l’envie, c’est énorme. C’est un truc totalement hors de portée, incontrôlable. Quelque chose qui pourra tirer sur le lien, et tirer, à n’en plus pouvoir. Si Blond a envie, alors il ne me reste plus qu’à lui apporter ce qui lui manque. Des sentiments.

4. http://mangakadine.joueb.com/news/conclusions-tirees-de-rien

Je sais que ça finira tristement.
Ca n’a pas bien commencé. Je ne vois même pas de raison de continuer à espérer….mise à part l’envie, oui. Et puis toi. Qui malgré tout, est toujours sur mon chemin, à me chercher. Est-ce que tu m’attends, toi aussi ? Si on s’attend mutuellement, ça ne me dérange pas de le faire tu sais. Je t’aime.
Incontestablement, cet amour finira par servir à quelque chose, non ?

Je ne vois pas d’autre explication.

J’ai pensé cela jusqu’à ce qu’il fasse sa vie avec quelqu’un d’autre. Je croyais réellement qu’un jour, il se retournerait. Sincèrement. Je pensais que ces 3 années d’amour inconditionnel allaient oui, aboutir à quelque chose. Alors, lorsqu’il m’a annoncé la nouvelle, je l’ai écouté, je l’ai conseillé, j’ai été heureuse pour lui enfouie dans mon rôle d’amie attentive. Et puis j’ai erré. Amorphe durant plusieurs mois. Je venais de perdre mon but. 

5. http://mangakadine.joueb.com/news/la-mort-du-coeur-est-une-fin-si-banale

Mais Blond, je l’aimais. Je l’aimais, merde. Est-ce que j’aurai encore la force de ne rien attendre, et pour combien de temps ? Combien de temps encore je vais devoir rêver de lui malgré moi ? Rêver et frémir comme jamais je ne ressens dans la réalité. Pourquoi ma vie semble meilleure dans les rêves ? Pourquoi tout peut-être beau parfois, mais si peu palpable ? J’arrive pas à profiter de mes battements de cœur succins. Prendre ça comme un hymne à la vie, ou je sais quoi d’autre d’aussi merveilleux que l’existence. Blond aime quelqu’un et moi depuis plus d’un mois j’essaye de faire comme si. […] J’attends qu’on me mette de la matière, puisque Blond ne peut me remplir. Puisque Blond avait un roi de pique et moi un 7 de carreau. Je n’existe plus. Je ne marche plus dans aucune direction, mes pieds sont devenus fragiles et hésitants, s’ils le pouvaient, ils se marcheraient dessus pour ne pas avoir à faire le pas en premier. A quoi ça sert d’avancer. Pourquoi on ne s’assoit pas et on attend de mourir. Pourquoi on fait pas des ronds sur nous-mêmes et on compte les tours, inlassablement ? Pourquoi est-ce qu’on est obligé d’avancer malgré tout ? Malgré les échecs et les gens qu’on laisse derrière, malgré les paysages qu’on aimait bien et qu’on aimerait revoir une fois, ne serait-ce qu’une fois. Mais on a pas le droit de se retourner. C’est comme ça, c’est la règle. Si je pouvais, si je pouvais….je reviendrais à ce bel endroit et je ferais des tours sur moi-même, pour l’éternité. Comme dans mes rêves. Ceux là même qui persistent à ne pas vouloir passer à autre chose. Ils ont pas encore capté le coup des cartes, c’est pour ça. Alors ils continuent d’emmagasiner l’espoir.
Et ils me font pleurer.

Blond, soit heureux va.
Moi je vais aller m’asseoir un peu et mourir jusqu’à ce que ça passe.

C’était en quelque sorte mon deuxième "deuil" de l’année. J’ai mis du temps avant de réussir à penser à nouveau. A panser. Et prendre du recul. Visualiser les images et les sensations sans me laisser inerte ou bien même m’écoeurer. Et me rappeler la Corse avec lui.  

6. http://mangakadine.joueb.com/news/jeux-de-mains-jeux-de-vilains

Cette main qui a agrippé la mienne cette nuit là. Je la ressens encore. Je la revis. Mes battements s’emballent à chaque fois que j’y repense. Parce qu’à chaque fois, il me la redonne, sa main. Il me la donnera toujours. Dans son élan surprenant et désintéressé qui fera que. Non, je n’oublierai pas. C’était il y a un an, et bien plus encré que tout ce que j’ai pu entasser jusque là. C’était lui. Et même si je ne me souviens plus de son visage, de sa voix, de son rire, même si tout ce que je peux éprouver à son égard aujourd’hui c’est de la solitude et de l’amertume face à nos chemins qui se décroisent, même si je n’ai plus d’instants solides ou récents auxquels me raccrocher pour survivre, il y a sa main. Il n’y a plus que celle là, puisque c’est tout ce qu’il ma donné. Puisque c’est sa main. Puisque c’étaient mes doigts dans les siens plus que je n’aurais pu attendre de lui, puisqu’il l’a fait de sa propre initiative et que j’ai rendu l’âme un million de fois au creux de son poignet. Parce que je l’aimais. Parce que j’en étais folle, au point de mourir dans cette main là.
[…]

Aujourd’hui encore, je le ressens très fort, tout au fond de moi. J’ai le sentiment que ça ne s’épuisera jamais, le flot d’émotions qu’a fait germer ce moment unique. […] Je ne sais plus comment j’ai pu l’aimer, je n’ai plus conscience de l’intensité de mon amour d’autrefois. Mais j’ai sa main. Je l’ai encore. J’ai toujours l’impression de la tenir, à chaque instant.

Mais comme cette nuit là, elle finit forcément par se dérober. Et alors, le temps se dégèle, la musique envahit mes tympans à nouveau, mon esprit sombre dans le brouhaha et je le perds de vue parmi la foule. Et je me retrouve seule, à chercher ses doigts maladroitement, à crier son prénom dans ce grand vacarme, cette agitation qui m’étouffe et m’effraie. Et je comprends alors que l’instant est désormais derrière moi et que je ne le revivrai plus que par procuration. Que c’était sa main mais qu’elle n’y était qu’une fois. Quoi qu’on en dise. Quoi qu’on puisse en penser ou espérer.

Quoi que puissent me faire croire ces foutus souvenirs.

A un moment donné, j’ai bien essayé de me rebeller contre mon inconscient et mon cerveau, de lui dire stop ça suffit, j’ai pas demandé ça moi, j’ai pas voulu éprouver autant ni continuer. Tout ce que je voulais c’était faire le tri, oublier Blond et passer à autre chose. 

7. http://mangakadine.joueb.com/news/l-incomprehension-de-tout-ce-qui-se-trame-en-moi

J’en ai rien à faire autant que toi. Je veux vivre ma vie. Je veux que tu me foutes la paix, que tu me laisses tranquille.
Mais voilà, je ne parle qu’à un fantôme. Tu n’existes pas. Tu ne figures que dans mes rêves. Les seuls qui ont réussi à te trouver une place. Mais il y en a tellement d’autres qui peuvent la prendre. Pourquoi ne la prennent-ils pas ? Qu’est-ce qu’ils attendent ? Que je me tape la tête contre les murs et me force moi-même à tout effacer ? Je vais finir par attraper un bistouri et séparer ton nom de mon crâne. Par la force s’il le faut.
[…]
Dis…. C’est à cause de ma promesse, c’est ça ? De mes intimes convictions ?
Tu es l’homme de ma vie.
J’arrive même plus moi-même à y croire, alors à quoi bon. Souffrir en vain, sans comprendre pourquoi ça ne passe pas. Et tout ça, dans le silence. Parce que personne ne sait à quel point. Pas même moi.

Alors quand je me sens dans l’impasse, je commence à faire des trucs fous ou stupides. Comme si je me disais, c’est ça ou rien. Si je vis pas plus fort, j’oublierai jamais. De ce fait, j’ai un peu choisi au hasard, par détresse, j’ai repéré l’être inaccessible et exubérant au possible et je lui ai foncé dedans. C’était Eden.

8. http://mangakadine.joueb.com/news/mais-qu-est-ce-que-le-beau

-« Tu descends à quel arrêt ? »
-« Au tien. »

J’ai osé lui répondre ça. Que peut-il faire devant cette détermination totalement affirmée ? M’emmener dans sa chambre universitaire, peut-être. Et puis voilà, je retourne avec lui dans ces rues qui me menaient à mon lycée, avant. Ca fait bizarre de changer de contexte dans un même lieu. Ou non, on s’en fout. On ne pense pas à ça. On se demande plutôt ce qu’on est en train de faire, qu’est-ce qui nous a pris ou ce qui nous est passé par la tête pour en arriver là. Il m’a suivie dans mon trip, je l’ai suivi jusqu’à chez lui. On a rit. Comme rarement on peut rire avec un inconnu.

Le hic, c’est que je ne m’attendais pas à ça. Je n’aurais pas imaginé foncer dans un type bien sous tous rapports, beau, drôle, intelligent, cultivé, culotté, sensible, extrêmement doué. Doué pour m’amadouer, me faire flancher et me retrouver à jouer la gentille. De toute façon on est pas libre. Tout ce qu’on pouvait espérer faire perdurer, c’était une amitié. Même si elle n’avait pas forcément démarré sur de bonnes bases. Sur ce jeu de séduction qui nous fait à chaque fois nous mordre les doigts et regretter de n’être uniquement ça.

9. http://mangakadine.joueb.com/news/et-alors-inevitablement-on-est-tombes-un-peu-amoureux

Il était derrière les arbres, camouflé. J’avais beau le chercher parmi les notes et entre les chansons, je n’aurais pas pu le trouver, puisqu’il était derrière moi. Puisque je ne sais pas ce qu’il pensait. Peut-être que si nos regards s’étaient croisés lors de ce moment là, on serait tombés un peu amoureux. Peut-être. Parce que je lui aurais tout dit à travers ma musique. Qu’il aurait pris mes émotions en pleine face et que, comme certains à cette soirée, il n’aurait pas supporté cette chose si directe. Ce lien si franc.
Mais il était là, Eden. Il m’a écouté. Et il n’y a pas eu de pluie, finalement. Finalement, il s’est avancé vers moi lors de ma dernière chanson. Et alors.

Et alors, inévitablement, on est tombés un peu amoureux.

Oui, Eden il m’en aura fait voir, des couleurs. Il m’en aura fait croire, des idées, des voyages, des déclarations enflammées. Pour du vent. Ou juste des déceptions enchaînées. Mais parfois ça avait du sens. Entre les mois de silence et les jours d’affilée passés à être comme cul et chemise, il y avait des émanescenses, des moments particuliers où on était pas pareils, pas comme les autres. Où on était bien, vraiment bien.

10. http://mangakadine.joueb.com/news/mais-je-l-ai-senti-son-coeur-qui-battait-comme-un-fou-contre-mon-oreille

Je n’ai pas dormi.
Je ne pouvais pas, il me couvrait de caresses et d’amour. Il m’apportait toutes ces choses habituellement associées de force au désir. Mais pour rien. Pour du beurre. Ou alors juste pour me prouver que ça pouvait être lui, qu’il pouvait le faire. Il était doux. Il me serrait. Il n’attendait délibérément rien, est-ce qu’il était sincère ?
-« Si tous les amis s’apportaient autant de tendresse, alors on n’aurait plus besoin de se trouver d’amoureux. »
[…]
Alors voilà, on est là pour combler un manque, c’est ça ? Mais je l’ai senti, ton cœur qui battait comme un fou contre mon oreille. Il voulait me dire quoi, lui ? Je l’ai sentie parfois, la tension. La main qui s’enlève. L’envie de revenir. J’ai senti plein de désirs qui n’auraient pas dû être là. Mais je ferme les yeux. Je nierai.
Je ne veux pas casser ce truc qui s’installe.

Je suis curieuse de voir où il est capable de nous mener.

A suivre…