« Le simple il est là. Donner, juste. Ne pas choisir. Ne pas prétendre diriger ce que l'on donne, c'est ce qui fait mal, ce sont ces putains de barrières que l'on percute lorsqu'on se retrouve face à un bloc, lorsque quand je te serre dans mes bras je n'ai rien de plus qu'un silence creux et éteint, c'est plus qu'effrayant, c'est terrible de garder les choses pour soi, de se garder de ressentir, de se contenter d'un truc minable en pensant qu'on ne mérite pas mieux, ça suffit bordel, je voulais qu'on essaye, au moins un peu, d'accorder nos dissonances, je voulais que tu me dises face à toutes ces lacunes, viens on fait des efforts, viens on s'y met à fond du mieux qu'on peut pour se réussir, pas que tu refuses de te saigner. »
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Le défaut il était là. Dans la bande passante. La quantité inégale des transactions interhumaines et la disproportion du don de soi. Je me rends bien compte avoir fui cet être qui m’effrayait par cette espèce de puissance qui nous enchaînait lorsque l’on se frôlait d’un peu trop près. J’ai fui et je n’ai pas voulu ce qui en a résulté. Une réaction chimique étrange, des situations vagues et des décisions malsaines à prendre à savoir choisir lequel allait souffrir le plus, choisir l’égoïsme et la responsabilité des actes, faire le bourreau et le martyre combiné.
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Se séparer. Lui courir après. Ne jamais savoir s’il y a réellement une chance à nous donner. Devoir encore trancher entre le désirable et le réalisable. Se rendre compte que quelle que soit la décision, c’est à plein régime que l’on s’enfonce dans un traquenard.
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On en a souffert tous les deux chacun à notre façon de ces envies qui ne s’accommodaient pas au présent. Alors y’a eu du travail d’accompli pour essayer de se détacher. C’était forcément plus simple avec un peu de recul. C’était également beaucoup plus simple de retomber en plein dedans quand on a juste ses yeux sans la colère derrière. Mais voilà, baisser un peu sa garde? Fallait s’attendre à ce qu’il essaie de nous achever, puisqu’il ne sait jamais s’il nous aime plus que ce qu’il nous a détesté.
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Et puis au milieu de tout ça. Blues et les souvenirs. Le regret de se dire que dans un monde parfait il aurait encore été là pour sécher mes larmes et m’emmener droit devant filer sur sa 125 défoncée par la vie aborder un tout autre horizon. Je me rappelle, il n’y a pas si longtemps nous étions les maîtres inconnus de l’univers entier. Mais tout ça c’est loin derrière fracturé de tous les côtés abandonné sur un coin de route. Il n’y a plus que l’absence de son être qui se débrouille quand même pour me faire sentir qu’il sera là pour moi, à des dizaines d’histoires de distance. Parce qu’il subsiste en cette fin d’amour ce qu‘Ice ne pourra jamais obtenir, je le sais bien.
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« Je me suis juste rendue compte qu'il m'était impossible de tout lui donner. Mon amour, ma tendresse, mes regards, tout ça, c'est trop pour un seul homme. Il ne comprend pas. Pour lui, c'est hors de propos. J'ai des déclarations qui se perdent dans mes yeux. En réaction il va demander, mais qu'est-ce que tu veux, au juste? Parce que voilà. Il ne reçoit pas.
Je n'ai plus qu'à me blinder. Chose que je déteste. Apprendre à moins ressentir, moins exprimer. Chose que je déteste. Se priver d'être réellement heureux. Etre simplement entre les deux. Ni heureux, ni malheureux. Passablement vivant. Passablement blessé. Passablement rêveur. »
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Alors avec Ice, rabibochés et déjà sur le point d’abandonner, j’ai essayé d’autres méthodes. J’ai tout essayé dans la mesure de mes possibles. J’ai même essayé de ne pas en tomber amoureuse. Enfin, j’aurai essayé.
« Et malgré le fait que j'aie revêtu mon imperméable à émotions brutes et abruptes, je me sens tomber amoureuse. Paradoxal, complètement paradoxal. La nuit j'ai mes yeux sur lui et je lui souris dans l'ombre. Je n'attends plus qu'il me réponde moi aussi. Je profite juste de l'instant. »
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J’avais tellement envie que ça marche, envie que l’on se donne une véritable chance. Et pour préserver ces petits instants de paix j’ai pris sur moi ce que parfois je ne pouvais contenir, j’ai aussi pris avec moi ce qu’il ne parvenait à contenir, sur mes épaules son karma sa rancune et nos incompréhensions.
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Ca me bousillait l’intérieur à grand feu mais je voulais tout miser dans ces petites évolutions peu notables qui un jour seraient devenues grandes pour sur. Alors je faisais des aller-retour, des voyages parce qu‘il me le demandait et que j‘en avais envie, l’apprivoisais lentement en dosant ma part d’amour à lui transmettre. Pour ne pas l’effrayer. Puis, lorsque je l’ai senti près à recevoir, j’ai commencé à m’ouvrir à lui, lui exprimer mon ressenti, sur nous, sur certaines choses qui me réjouissaient pour l’encourager et celles qui m’affectaient pour que l’on construise un nous. Et comme toujours, comme toutes les autres fois, juste après mes mots, il m’a quittée. Sans même me le dire.
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Je l’ai appris quoi, une semaine plus tard, avec les phrases d’une autre. Un scandale cette séparation, carrément mise au piquet, punie et reniée par mes amis de plus de huit ans tout ça parce qu’Ice est une forte tête à l’âme de meneur tout nouveau dans la bande. J’ai pris en une foulée mes claques et mes clics et mes clacs comme ça c’était réglé, puis j‘ai taillé la route. C’était l’été et je me sentais comme exilée de ma ville natale. Alors en dernier recours j’ai lancé un appel au secours, qu'on me sorte de ce calvaire infernal. Et quelqu'un m’a entendue.
« Pour l’instant je suis dans un train. Ce n’était pas vraiment prévu, en tout cas pas pour ce jour là. J’espère qu’il ne va pas pleuvoir. Que je pourrai me détendre. Je vais en maison de repos, de réhabilitation, en quelque sorte. Pour me guérir. Pour évacuer ma peine. Pour me sentir utile ailleurs. Enfin surtout, pour cesser de me penser inutile et vaine. Parce que c’est faux j’en ai bien conscience. Je pars retrouver ma confiance que j’ai du paumer quelque part dans ces montagnes. Auprès d’un ami.
Souhaitez-moi du courage. »
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Voilà.