Ecrit le 03.05.11 à 00h20
Je ne sais pas comment l’exprimer. Au fond de moi, c’est comme si je venais de me faire rejeter, par les mots d’un autre. Mais voyons Dine c’est pas nouveau, ça fait combien de temps déjà qu’on te dit de laisser tomber? Soit tu y allais franco et tu lui sautais dessus pour lui rouler des galoches soit tu passais à autre chose. T’es pas capable de l’embrasser mais tu lui écris des phrases qui ne font pas de doutes sur tes sentiments et pourtant rien n’a avancé, c’est qu’il ménage ses fans, c’est qu’il ne veut pas de toi, c’est qu’il te répond avec gentillesse comme à une jeunette amoureuse de son vieil intello, c’est que c’est mort, voilà tout.

Pourquoi est-ce que je suis si triste? Parce que je n’ai jamais imaginé qu’il puisse ménager mon côté amoureux? Pour que je continue d’écouter ses disques?
Je ne l’ai jamais vu comme quelqu’un qui faisait ça pour qu’on le regarde ou pour qu’on l’aime, pour ne pas être seul, pour être entouré sans cesse d’autant d’admiration. Ce n’est pas ce que je pense de lui. Mais si je me trompais?

Mais non. Je ne peux pas. Envisager cela. Je ne peux pas. Ca ne parvient pas à s’associer à son image, c’est incompatible. Ce serait la noyade.

Et si douloureux de me rendre compte que je me serais fourvoyée. Même si d’un point de vue réaliste, la balance penche plutôt du côté opposé. Sauf que cette histoire, elle est pas faite pour être réaliste. Elle est là pour vendre du rêve, depuis le départ, c’est ce truc auquel on aspire qui prend forme sous nos yeux et merde. Les signes étaient là, dans les dates, les anniversaires, les lettres, le timing d’ouverture des portes et les présences inopinées, là où on ne l’attendait pas, c’était ici, à cet endroit précis que le sens grandissait de lui-même, la justification de pourquoi j’ai fait tout ce chemin, pour en arriver là, à cette soirée, à cette entrevue, à ce coup du hasard. Bordel, malgré les apparences on ne peut pas passer à côté. Y’avait du vrai là dedans. Dans ce rêve là.

J’ai trop peur de croire à du néant, de tout miser sur un château de cartes. Mon esprit en arrive à ses retranchements et je ne me sens pas la force de sauter. D’où je suis, je ne vois pas en bas, je ne vois pas la chute. Et ça me paralyse. De mon cœur à ma colonne vertébrale j’ai des frissons d’effroi, comme une phobie. Oui, une phobie c’est ça. C’est quand après la question posée, après la pensée, ou l’ordre d’action, il n’y a rien. Rien qui vient. Quand on se dit vas-y, et qu’on n’obtient pas de réponse. Qu’on se criait dans la tête et que l’écho rebondissait sur toutes les parois, parce qu’il n’y a personne, personne pour nous entendre. Parce que l’esprit sous l’emprise de sa phobie a décampé depuis longtemps sans nous avoir laissé ne serait-ce qu’un mot d’au revoir.

Je ne veux pas le perdre. Je ne me sens pas prête. Mais je veux encore moins fonder mes espoirs en du vent et gaspiller mon temps à attendre un truc qui ne s’amènera jamais. Si j’ai été patiente jusque là c’est parce que ce que j’ai à y gagner est immense et que si on m’affirmait que j’avais une réelle chance je pourrais encore attendre facilement un an ou deux. Mais si au bout du compte il n’y avait rien. La même théorie du ballon de basket et l’impression d’avoir couru sans but. J’ai trop peur de ça. Parce que je connais bien ce ressenti. Je ne veux pas avoir à le vivre une énième fois.

Je ne veux pas suicider mon sentiment non plus.

Mais alors quoi, quelle est le bon état d’espoiresprit à adopter? Aidez-moi, s’il vous plait. Aidez-moi à y voir net. Que dois-je faire?

Et comme toujours, en écrivant la question, la réponse m’est venue.